Dans de nombreuses régions, le nombre de sangliers est en augmentation constante depuis plusieurs années. Ces animaux sont devenus un véritable fléau estiment les agriculteurs, qui déplorent de nombreux dégâts dans les exploitations malgré l’installation de clôtures électriques.
Thierry Buisson, éleveur à Cuzy en Saône-et-Loire, est en colère. Dans une de ses parcelles, le maïs qu’il aurait dû donner à ses bêtes cet hiver a été piétiné par une horde de sangliers.
Ses prairies sont aussi victimes du passage de plus en plus fréquent des sangliers. Il va devoir remettre les sols en état pour permettre à ses troupeaux d’y paître.
Cela va lui prendre beaucoup de temps et ce travail ne sera pas remboursé.
Même l’installation de clôtures électriques n’arrête pas les sangliers.
En Saône-et-Loire, leur nombre augmente d’environ 15% chaque année.
Ce problème se retrouve un peu partout en France. La FNSEA (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles) estime qu’environ 30 millions de dégâts sont causés par les sangliers dans l'espace agricole.
Christiane Lambert, présidente du principal syndicat agricole, a tiré la sonnette d'alarme contre la prolifération des sangliers dans les champs. Elle a demandé aux chasseurs de mieux réguler ce gros gibier qui cause d’énormes dégâts.
"De plus en plus d'agriculteurs ne sont plus chasseurs"
"En 2017 on a prélevé 6 500 sangliers, soit une augmentation de plus de 30 % ", répond Jacques Pelus, président de la Fédération des chasseurs de Saône-et-Loire. "De plus en plus d'agriculteurs ne sont plus chasseurs", fait-il remarquer en se disant "prêt à les accueillir". Cette année, la fédération des chasseurs de Saône-et-Loire a indemnisé les agriculteurs à hauteur de 450 000 euros.
Plusieurs mesures ont déjà été prises en Saône-et-Loire pour faciliter la chasse aux sangliers :
-8 000 bracelets ont été donnés aux éleveurs pour leur permettre de tuer eux-mêmes les sangliers
-chaque éleveur dispose d'un droit de tuer les sangliers les mercredis, samedis, dimanches et jours fériés.
-la chasse a été prolongée jusqu'à la fin du mois de mars 2019
— Kevin Nesme (@kevinnesme21) 1 octobre 2018
Le niveau des dégâts causés par les sangliers "est devenu localement insupportable pour l'agriculture et la sécurité routière", reconnaît le gouvernement. Il a donc décidé de créer un comité national de lutte contre les dégâts de gibier, qui a été installé le 6 septembre 2018.