Il n’y a plus un brin d'herbe dans les champs grillés par le soleil. Conséquence : en Saône-et-Loire, les agriculteurs sont obligés de puiser dans leurs stocks de fourrage prévus pour cet hiver. Certains doivent même vendre une partie de leurs animaux.
Le foin devient rare et cher
Après plusieurs mois de fortes chaleurs, les températures sont un peu plus fraîches en cette fin septembre.
Mais, les effets de la sécheresse sont toujours là. Les prés sont d’une couleur jaune tirant sur le marron. L’herbe a été littéralement grillée par le soleil.
Résultat : beaucoup d’agriculteurs ont commencé à piocher dans les réserves de fourrage qu'ils avaient constituées pour l'hiver. Certains cherchent à en acheter, mais le fourrage devient de plus en plus rare à trouver.
"C’est beaucoup de travail parce qu’il faut aller le chercher pour limiter le coût. Et puis, ça tape dans les trésoreries", explique Francois Gauthier, un agriculteur à la retraite qui donne un coup de main à son fils installé à Mazille.
La situation est tellement tendue qu’il va falloir vendre des animaux
"On a échographié tout le troupeau pour cibler les vaches qui ne portent pas de veau. On va essayer de les vendre le plus vite possible pour réserver la nourriture aux bêtes qui vont vêler", dit Fabrice Gauthier, éleveur laitier.
Les éleveurs souhaitent que l’Etat mette en œuvre des dispositifs de soutien pour aider la profession. Ils veulent faire reconnaître la sécheresse en calamité naturelle.
"On a un fonds de calamité qui existe au niveau national. Il faut qu’on soit au-dessus de 30% de pertes de récolte pour pouvoir activer le processus", précise Robert Martin, vice-président de la Chambre d'agriculture de Saône-et-Loire.
En Saône-et-Loire, l'UMCR (Union des maires des communes rurales) a alerté le préfet et le directeur départemental des territoires sur la "grave situation des agriculteurs".
"Il est urgent que l’Etat mette en œuvre les dispositifs calamités agricoles, sans faire porter la solidarité uniquement par l’Europe (assurance récolte), ou par les agriculteurs eux-mêmes (fonds calamités, assurances,…)", plaident les maires des communes rurales.