La sécherie de la forêt de Joux, dans le Jura, dépend de l'ONF (Office national des forêts). C'est la seule en France. Elle récolte, trie, commercialise les graines de différentes espèces d'arbres venant des quatre coins du pays, pour ne garder que les meilleures.
La "sécherie de la Joux" , à Supt dans le Jura, est une structure de l’Office National des Forêts (ONF). Elle est rattachée à l’agence de Bourgogne-Franche-Comté.Créée en 1950, à une époque où il existait des sécheries dans chaque région de France, elle est aujourd’hui la seule en France. Elle fournit près de 50 % du marché français des semences forestières.
C‘est une des clefs de voûte de la gestion des forêts en France.
► La sécherie de Joux : un lieu unique en France
C’est une véritable petite usine où travaillent 10 personnes. Elle est chargée de la centralisation des récoltes faites sur tout le territoire national depuis 1980, date de création par l’ONF du service "Graines et Plants". .
Toutes les espèces sont concernées : des graines ou des glands pour les feuillus et des cônes pour les résineux.
La "sécherie de Joux" traite, conditionne et commercialise les semences d’environ 70 espèces d’arbres (chêne, châtaignier, méléze...).
A l'automne, les graines des feuillus sont ramassées au sol et les cônes des résineux sont cueillis sur les arbres par des "ramasseurs" et des "grimpeurs" indépendants. L'ONF n'assure plus cette activité.
► Un processus qui assure la traçabilité et la qualité des graines
D’août à septembre, période où la récolte bat son plein, les graines sont acheminées par sac jusqu’à la sécherie de Joux pour être traitées.
-Les cônes des résineux sont étalés au sol pour finir de sécher en plein air. Ils sont ensuite passés dans des fours à 40 degrés afin de les ouvrir et libérer les graines qu’ils renferment. Celles-ci sont ensuite triées dans une salle de micro tri, pour augmenter la pureté et la viabilité des lots de graines. Le but est d’arriver à une capacité germinative de 80 à 90 %.
-Les graines des feuillus sont traitées selon le même schéma : séchage, tri…
-Les glands et les châtaignes subissent un traitement différent car ce sont des semences qui se conservent mal. Elles ont besoin de garder une certaine quantité d’eau pour germer, ce qui les rend vulnérables aux champignons. Pour éviter la contamination on utilise le plus souvent la thermothérapie : les semences sont trempées dans des bains d’eau chaude. Des fongicides chimiques sont encore parfois utilisés mais à partir de l’an prochain ils seront totalement arrêtés.
A la fin de leurs traitements, toutes les semences sont conservées dans des chambres froides (5 au total), dans des atmosphères adaptées aux espèces.
La sécherie assure la traçabilité des semences qu'elle distribue. Un certificat donne le lieu d’origine des graines et un numéro de lot est attribué tout au long du traitement.
► La sécherie de Joux : une garantie pour la forêt de demain
Par la suite, ces graines vont en grande partie servir à l’ONF. Elle les replantera pour permettre le reboisement des forêts communales et domaniales. L’autre partie va être vendue à des pépiniéristes privés qui eux les vendront aux particuliers.
Les deux tiers des glands de chêne récoltés vont à l’ONF.
En 2017 120 000 litres de glands de chêne ont été récoltés alors que le chiffre habituel est de 70 000 pour une année normale.
En veillant sur la sélection et la qualité des graines forestières, la sécherie de Joux est un acteur primordial de la forêt de demain, un enjeu de taille face aux modifications climatiques.
Une activité de l’ONF peu connue que l’émission "C’est votre tour" présentée par Amélie Douay nous fait découvrir mercredi 3 octobre 2018 en compagnie d'Olivier Guerri, responsable de l'unité de production.