TEMOIGNAGE. Hôpitaux : "Si je peux apporter ma contribution à l'effort général, je trouve assez normal de le faire."

Toutes les bonnes volontés sont appelées à se manifester. L’agence régionale de santé ne cache plus son inquiétude quant à la capacité des personnels soignants à faire face à la seconde vague covid. En Bourgogne, plusieurs médecins et infirmiers se sont portés volontaires pour venir en aide.

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Face à la situation de l’épidémie critique dans plusieurs hôpitaux notamment en Saône-et-Loire et dans le Jura, l’Agence régionale de Santé a lance cette semaine un appel à l’aide à tous les soignants ou anciens soignants disponibles. Dans ce communiqué, elle rappelle que "le contexte épidémique COVID-19 nécessite le déploiement de renforts humains importants pour assurer la montée en charge des services de réanimation et de médecine."
 

"Médecin un jour, médecin toujours"


Ils sont près de 40 000 soignants partout sur le territoire français et se tiennent prêt à intervenir. Parmi eux, il y a Jean-Paul Feutray. Médecin généraliste à Malain en Côte-d'or, il est à la retraite depuis presqu'un an.

Aujourd'hui, face à l'épidémie, il se dit prêt à venir aider ses collègues qui en auront besoin. Il s'est déjà inscrit sur la réserve sanitaire. "On dit médecin un jour, médecin toujours. Je pense que j'ai exercé ce métier en croyant très fortement aux valeurs qu'il représentait. Si je peux apporter ma contribution dans un état de crise à l'effort général, je trouve assez normal à le faire."

Il est prêt à mettre à profit ses compétences de médecin généraliste dans le secteur ambulatoire, de ce qui ne relève pas de l'hospitalisation ou dans les Ephad. "Il est extrêmement important aussi de renforcer et d'aider le secteur ambulatoire pour que les patients soient encore mieux soignés et pour que l'on évite l'hospitalisation dans la mesure du possible. L'objectif est de diminuer les journées d'hospitalisation et la charge de travail de nos confrères hospitaliers." 
 

C'est par pure solidarité et par l'envie, le côté encore soignant. On a envie d'aider les patients hospitalisés.

Aurore Quincey, infirmière coordinatrice.



Du renfort parmi les retraités, les étudiants mais aussi les professionnels déjà en activité. C'est le cas d'Aurore Quincey. Cette infirmière coordinatrice partage son quotidien entre visites à domicile et travail au bureau.

Elle s'est portée volontaire par solidarité envers ses anciennes collègues. "On est toujours en lien avec elles dans le privé et on sait que le printemps a été très difficile et qu'il n'y a pas eu de solution apportée malheureusement. C'est par pure solidarité et par l'envie, le côté encore soignant. On a envie d'aider les patients hospitalisés. Qui dit manque de personnel dit que la prise en charge n'est forcément pas correcte." 

Malgré des journées bien chargées, elle veut aider ses collègues à l'hôpital même si pour l'instant des questions restent en suspens. "Pour l'instant, on est un peu dans le flou. On ne sait pas combien de temps on va travailler et si cela va pouvoir suivre. On y va mais on ne sait dans quel service on va être mis, ni les horaires. Il va falloir qu'on soit prévenu pour s'organiser au niveau familial, faire garder les enfants, etc..."

Elle s'attend déjà à des journées très fatigantes. "Le retour à l'hôpital avec un rythme de travail qu'il va falloir reprendre qui n'est pas le même rythme de travail au bureau. Et puis, il y a les masques, la peur d'être contaminée et de ramener le virus à la maison." 
 

Ça va être un peu compliqué de prêter main forte aux hôpitaux.

Sylvie Regnier, président de l'Union régionale des infirmiers libéraux.



De con côté, l'Union régionale des infirmiers libéraux met en garde. Les professionnels de santé ne pourront pas être sur tous les fronts en même temps. "Nous sommes déjà bien occupés et bien sollicités sur le terrain puisque nous assurons la permanence des soins et encore plus depuis le covid" estime Sylvie Regnier, présidente de l'Union régionale des infirmiers libéraux. "Nous prêtons main forte aux laboratoires pour les tests PCR. Ca va être un peu compliqué de prêter main forte aux hôpitaux.

L'autre crainte, c'est que les soignants qui aident dans les hopitaux soient vecteurs du virus et contaminent d'autres personnes. 

Plateforme de la réserve sanitaire


Médecins, infirmiers, pharmaciens, masseurs-kinésithérapeutes, diététiciens, aides-soignants, ... sont donc invités à se faire connaître, soit en prenant l’attache de l’établissement de santé le plus proche, soit en s’enregistrant sur la plateforme de la réserve sanitaire
 
Cette plateforme met en relation les offres de renfort et les besoins exprimés directement par les hôpitaux publics et privés et les établissements médico-sociaux.

Le reportage de Marie Jolly, Christophe Gaillard et Florentin Nogara

 



 
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