1500 suppressions d'emplois chez Alstom : "Nous sommes dans le flou. Qui va être touché ?"

Alstom, implanté en Bourgogne-Franche-Comté à Belfort, Ornans (Doubs) et Le Creusot (Saône-et-Loire), a annoncé le 14 novembre la suppression de 1500 emplois sur les 70 000 postes dans le monde ainsi que la vente d'actifs. Ce sont les commerciaux, administratifs qui seront touchés par cette volonté de diminuer de la masse salariale prise par le groupe ferroviaire pour "se désendetter".

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L'annonce a été faite en fin de journée du CSE européen d'Alstom, alors que l'ordre du jour de cette réunion du mardi 14 novembre 2023 avait été épuisé. Le Belfortain André Fages, délégué CFE-CGC siégeant dans cette instance européenne, y assistait. 

La directrice des ressources humaines du groupe Alstom, Helen Bradley, ne peut pas pour l'instant détailler les sites touchés par ces suppressions d'emplois. Seule certitude, le numéro 2 mondial de la construction ferroviaire prévoit de supprimer 1500 postes dans les fonctions "support" c'est-à-dire les commerciaux et les administratifs, soit 10% des effectifs occupant ce type d'emplois.

Actuellement, Belfort emploie 680 personnes pour fabriquer des locomotives complètes, Ornans 280 salariés pour construire des moteurs électriques et Le Creusot emploie 660 personnes pour produire des bogies (système de roues). 

Nous sommes dans le flou. Qui va être touché ? Et où ? Personne ne le sait

André Fages

délégué CFE-CGC au CSE Europe d'Alstom

Pourquoi une telle mesure alors que les sites d'Alstom France ont des carnets de commande remplis ?

En août 2022, la SNCF avait annoncé une commande de 15 TGV de nouvelle génération au constructeur français qui venait s’ajouter à la première commande de 100 rames (pour 2,7 milliards d’euros) passée en 2018 par la société nationale des chemins de fer. 

Alstom n’a jamais eu un carnet de commandes aussi important : Dans le monde, on a presque 90 milliards d'euros de commandes engrangées sur les 5 ans à venir, c’est du jamais vu. C’est le double de ce qu’on avait en 2020 avant l’acquisition de Bombardier.

André Fages. Délégué CFE-CGC au CSE Europe d'Alstom

Ce paradoxe met en relief la prépondérance actuels des marchés financiers. Ces suppressions de postes ont été annoncées pour tenter de rassurer les marchés à la suite d'un décrochage de l'action Alstom en Bourse.

Le 4 octobre 2023, le groupe informait les investisseurs d'une "consommation excessive de trésorerie" pour le premier semestre de l'exercice 2023/2024, le flux de trésorerie libre (les mouvements courants d'argents) affichait un déficit de 1,1 milliard d'euros. Ce qui grève le déficit global de l'entreprise.
Le lendemain, l'action plongeait de plus de 37% et n'a pas remonté la pente depuis.

Le 12 octobre 2023, Moody's avait abaissé la note d'Alstom, rapprochant encore l'entreprise de la catégorie spéculative. 

Nous mettons en œuvre un plan d’actions global visant à maintenir notre notation Investment Grade et à sécuriser nos objectifs à moyen terme. Confiant dans la solidité de notre carnet de commandes et dans les fondamentaux d’Alstom, je suis pleinement engagé à relever ce défi.

Henri Poupart-Lafarge, Président du Conseil d’administration et Directeur Général d’Alstom.

Malgré les annonces de ce 14 novembre, le cours de l'action plonge de 11% à l'ouverture de la bourse ce 15 novembre.

En dépit de ce bon niveau du carnet de commandes, le groupe affiche des difficultés en Angleterre. Le programme Aventra a pris du retard pour l'encaissement des recettes prévues par la commercialisation de 443 trains dans ce pays. Bref, l'argent n'est pas rentré pour le dire simplement.

Cession d'actifs

Autre difficulté, le niveau de stock élevé pour prévenir les risques de rupture d'approvisionnement et l'augmentation des coûts en raison de l'inflation.

Le groupe ferroviaire veut ainsi réduire sa dette de 2 milliards d'euros d'ici mars 2025 via un programme de cession d'actifs entre 500 millions et 1 milliard d'euros et éventuellement, "en fonction des conditions de marché", d'une augmentation de capital, selon un communiqué publié sur le site du groupe. 

Quant aux 1500 suppressions d'emplois, les salariés devraient attendre jusqu'à la mi-décembre pour obtenir des informations plus précises. Des annonces pourraient être présentées lors du prochain CSE européen prévu le 14 décembre 2023.

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