L’annonce d’une commande de 15 TGV du futur à Alstom par la SNCF a été bien accueillie par les salariés et les syndicats du site belfortain : il y aura du travail et de l’activité à Belfort dans les prochaines années.
C’est une excellente nouvelle pour le site de l’entreprise Alstom à Belfort : l’annonce, ce jeudi 18 août, par la SNCF d’une commande de 15 TGV de nouvelle génération au constructeur français vient s’ajouter à la première commande de 100 rames (pour 2,7 milliards d’euros) passée en 2018 par la société nationale des chemins de fer. Un soulagement de plus, pour les syndicats.
Un contrat à 590 millions d'euros
"C’est très bon pour le site de Belfort" reconnaît bien volontiers Eddy Cardot, délégué CGT à Alstom Belfort, "Cela nous change des images de 2016, quand on voulait nous fermer le site". Effectivement, avec ce nouveau contrat à 590 millions d’euros - qui devrait permettre au constructeur français de pérenniser un peu plus son activité dans les années à venir – Alstom est bien loin du calvaire connu il y a cinq ans. A l’époque, le manque de commandes avait contraint l’entreprise à transférer progressivement une partie de ses activités en Allemagne. On parlait même d’une potentielle fermeture du site.
"Cela nous conforte dans notre charge. C’est aussi une forme de confiance. On sait que la SNCF a besoin de beaucoup de trains passagers pour poursuivre son développement au niveau de l’Europe" constate Eddy Cardot. En effet, ces trains du futur pourront circuler sous différentes tensions du réseau ferré de France, et dans les pays voisins. En Allemagne ainsi qu’en Italie. "Nous avons prévu que ce TGV puisse aller partout en Europe" avait indiqué à ce sujet le PDG de la SNCF Christophe Fanichet en 2021.
"Il faudra embaucher pour honorer les commandes"
Aucune date de livraison des 15 rames n’a pour l’instant été donnée, mais à Belfort, où l’on construit essentiellement les motrices du « TGV M » et des locomotives, on espère que la direction se donnera les moyens de l’assurer. "Il faut que la direction investisse et embauche massivement" soutient encore Eddy Cardot, "On a eu beaucoup de départs en pré-retraites. Les effectifs se sont amoindris au niveau de la production. On a perdu énormément de compétences qu’il faudra retrouver pour pouvoir honorer ce nouveau marché" assure-t-il.
Selon le représentant syndical, c’est surtout dans les ateliers de soudure qu’Alstom Belfort serait en manque de main d’œuvre. Une soixantaine de salariés travaillait dans ce service il y a quelques années. Ils ne sont plus qu’une petite quinzaine aujourd’hui.
"Ca ne résout pas tous les problèmes".
Pour le maire de Belfort Damien Meslot il y a bien évidemment de quoi se réjouir, d'autant que le contrat acquis récemment par Alstom avec l'Ukraine pour la construction de 130 locomotives est toujours gelé en raison du conflit qui oppose le pays à la Russie. Selon lui, il faut tout de même rester prudent. Ces 15 rames supplémentaires ne devraient pas permettre d'embaucher tout de suite de nouveaux salariés à Belfort.
"15 rames, c’est 30 motrices. C’est donc du travail en plus forcément. Trois à quatre années d’activité assurées pour les salariés de Belfort, mais ça ne résout pas non plus tous les problèmes du site" souligne l'élu, "Je rappelle que nous sommes toujours dans l’attente d’un gros contrat pour le métro de Toronto qui, là, pourrait permettre de créer des emplois supplémentaires à Belfort".
La commande de 15 TGV du futur à Alstom s’inscrit dans le cadre d’un partenariat d’innovation établi en 2016 entre la SNCF et le constructeur. Il reviendrait 20% moins cher que la génération de TGV précédente, selon les deux entités. Le déploiement du TGV M devrait par ailleurs s’échelonner sur dix ans à partir de 2024, a précisé la société des chemins de fer.