Alstom : “Ce n’est pas la prime Macron qui fait les salaires”, débrayage en cours sur les sites d’Ornans et Belfort

Ce lundi 14 février, plusieurs organisations syndicales appellent à la grève dans le groupe Alstom pour faire pression sur la NAO, la négociation annuelle obligatoire sur les salaires. Le compte n’y est pas selon les syndicats.

Les salariés d’Alstom veulent des augmentations. Et les propositions de la direction ne leur conviennent pas. À Belfort, une trentaine de personnes sur 490 que compte le site ont débrayé ce lundi matin à l’appel de la CGT. “On réclame 500 euros d’augmentation pour tous et une prime covid de 2000 euros” résume Eddie Cardot, délégué CGT.

La direction propose pour cette année, +1,2% pour les ouvriers, +1,4% pour les techniciens avec pour ces deux corps de métier, un forfait de 35 euros en plus d’augmentation. Pour les cadres et ingénieurs, la hausse proposée est de +2,7%. “On est loin du compte, quand on regarde le coût de la vie, les gens ne finissent pas leurs mois, ça ne compense pas l’inflation” dénonce l’élu.

À Belfort, les salariés sont donc suspendus à une troisième réunion de la NAO. Une prime Macron pourrait être versée à hauteur de 250 à 340 euros selon le niveau des salaires.

Débrayage aussi sur le site d’Ornans dans le Doubs

“On a 80 milliards d’euros de commandes devant nous, tous les signaux sont au vert, on bat des records”, complète Gérard Thomas, élu CFE-CGC. Il dénonce une mauvaise répartition des richesses au sein du groupe.

Selon un communiqué FO du site de Saint-Ouen, la rémunération fixe et variable du PDG d’Alstom Henri Poupart Lafarge est de 1,75 M€ par an, sa rémunération fixe étant passée de 750 000 € à 850 000 €, soit une augmentation de 13%. Sans compter la prime exceptionnelle de 850 000 €, soit la moitié de sa rémunération globale, qui lui a été octroyée sous la forme d’actions, à l’issue de l’acquisition de Bombardier Transportation en janvier 2021.

À Ornans qui fabrique des moteurs, 70 à 80 personnes ont débrayé selon le syndicaliste. “Ce qu’on voudrait c’est des augmentations qui couvrent au moins l’inflation, qui est à 2,9% fin janvier, et qui devrait atteindre 3,5% à la fin de l’année” dit-il. 

Pour la CFE-CGC, le groupe Alstom n’a pratiquement pas souffert de la crise sanitaire, les commandes à venir sont à un niveau quatre fois supérieurs aux dernières années. Il est donc temps d’augmenter les salaires. Au 20 janvier, le constructeur affichait des résultats solides pour son troisième trimestre en exercice décalé. Le chiffre d'affaires est en progression de 5,2% et la compagnie prévoit une croissance annuelle de son chiffre d'affaires de 5% en moyenne d'ici 2024-2025.

D’autres sites Alstom en grève

Outre les sites du Doubs et Territoire de Belfort, plusieurs sites Alstom sont en grève sur la question des salaires. Le site d'Aytré La Rochelle est en grève depuis une semaine, une partie des salariés du site contestent les négociations annuelles obligatoires (NAO) portant sur les salaires. La CGT appelait à des débrayages ce lundi 14 février dans les usines Alstom comme à Valenciennes, Le Creusot, Saint-Ouen, Vitrolles ou Tarbes.

En milieu d'après-midi, le groupe Alstom a précisé que les mouvements ont été levés. Les négociations annuelles obligatoires se sont terminées. "A l’écoute des attentes des salariés et des Organisations syndicales, la Direction a fait des efforts significatifs depuis la première réunion de négociation, avec des budgets d’augmentation en hausse et l’ajout d’une prime pouvoir d’achat. Le budget global consacré aux négociations annuelles obligatoires s’élève à plus de 3% et peut représenter jusqu’à 4% pour certaines catégories (salaires les plus bas) afin de valoriser la performance des salariés et prendre en compte la question du pouvoir d’achat" communique le groupe. 

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