Le troisième syndicat à la SNCF dénonce la commande de 15 TGV neufs annoncée par le gouvernement pour maintenir la production du site de Belfort, où 400 emplois sont menacés de disparaître.
L'Etat va «une fois de plus faire payer la note aux travailleurs du rail». C'est la rédaction de SUD-Rail, troisième syndicat à la SNCF, après l'annonce de plusieurs commandes
pour maintenir la production de trains à l'usine Alstom de Belfort.
Le syndicat «apporte son soutien aux salariés de Belfort qui se battent pour maintenir leurs emplois» mais «le gouvernement, par le biais du PDG de la SNCF aux ordres, va une fois de plus faire payer la note aux travailleurs du rail», écrit le syndicat dans un communiqué.
Les cheminots «ne doivent pas servir, une fois de plus, de variable d'ajustement aux décisions politiques électoralistes prises dans l'urgence», ajoute-t-il en évoquant notamment la commande de 15 TGV neufs.
Si cette commande de TGV doit être directement passée par l'Etat, «dans la pratique, c'est nous qui allons entretenir et faire rouler ces trains alors que l'on a déjà un parc excédentaire», explique Laurent Courtois, membre du bureau fédéral de SUD-rail. Il redoute que les «surcoûts» induits ne se traduisent par «des suppressions de postes».
«Une décision au caractère irréfléchi»
Selon le syndicaliste, «il ne sera pas techniquement possible de faire rouler en unités multiples ces rames TGV sur les lignes Intercités» car certains quais de gares
sont «trop courts».
SUD-rail dénonce une décision «au caractère irréfléchi» et demande une nouvelle fois au gouvernement «d'organiser rapidement la reprise de la dette» de la SNCF que les mesures annoncées pour sauver l'usine de Belfort vont, selon le syndicat, «aggraver».
Contactée par téléphone, la CGT - cheminots de Besançon n'a pas souhaité réagir au communiqué de SUD-rail. Elle souligne que la commande passée par l'Etat est une «bonne chose», tant qu'elle permet d'aider le service public «sans le détériorer».