Le groupe français Alstom a confirmé que les deux parties avaient fait des concessions sur le projet de fusion pour le voir aboutir. Malgré cela, aucune garantie n'a été donnée et les deux géants ferroviaires restent suspendus à la décision de la Commission européenne.
La date butoir approche mais l'incertitude persiste. Bruxelles doit se prononcer d'ici le 18 février sur le projet de fusion entre le Français Alstom et l'Allemand Siemens.
Et le géant ferroviaire français a confirmé, lundi 28 janvier, que les deux groupes ont soumis de nouvelles concessions à la Commission européenne. "Toutefois, il n'y a toujours pas de certitude que le contenu de cette proposition sera suffisant pour répondre à ses préoccupations", explique le groupe français.
Une prise de position officielle qui intervient après la révélation, ce vendredi, que les deux groupes de construction ferroviaire avaient soumis de nouvelles propositions afin d'emporter la décision de la Commission.
Depuis leur première proposition, le 12 décembre, "Siemens et Alstom ont continué le dialogue avec la Commission et ont décidé de modifier ces remèdes afin de répondre aux inquiétudes", ajoute Alstom dans un communiqué.
"L'ordre de grandeur en termes de chiffre d'affaires" des nouvelles propositions représente environ 4% du nouvel ensemble et "reste inchangé" par rapport à la proposition précédente, poursuit-il.
Selon une des deux sources proches du dossier, les deux groupes pourraient, dans le domaine du train à très grande vitesse, allonger la durée des licences technologiques qu'ils comptaient céder et en étendre le périmètre géographique à certains pays hors d'Europe. Dans le domaine de la signalisation, les deux groupes offrent de céder de nouvelles activités.
Paris et Berlin insistent
La Commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Vestager, a exprimé à maintes reprises ses doutes sur la fusion, annoncée en grande pompe en septembre 2017. Chargée de veiller à ce que l'union annoncée entre Alstom et les activités ferroviaires de Siemens en Europe n'écrase pas les plus petits groupes ou ne menace les prix, elle s'inquiète de la position dominante que le nouvel ensemble aurait dans la signalisation ferroviaire et les trains à grande vitesse.
Paris et Berlin ont souvent plaidé pour que la fusion soit acceptée par Bruxelles, estimant que la montée en puissance de géants chinois menaçait les groupes européens. Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie, a récemment réaffirmé que les conditions étaient "remplies" pour une fusion dans de bonnes conditions.
Mais de leur côté, les syndicats restent hostiles à ce projet. Ils ont expliqué à la commissaire lors de leur rencontre, lundi 21 janvier, ne "pas être contre une consolidation du marché européen (de l'industrie du) ferroviaire mais" hostiles à "ce pseudo rapprochement", notamment parce qu'ils n'ont "toujours aucune information" sur les quelque 500 millions de synergies prévues, selon Claude Mandar, délégué syndical central CFE-CGC d'Alstom.