Un grand appel à manifester le 24 octobre prochain a été lancé ce mardi 13 par l’intersyndicale du site de General Electric à Belfort, où les 89 emplois de la branche Hydro sont actuellement menacés par un nouveau plan social.
La réaction syndicale était attendue. L’annonce, le 9 septembre dernier, d’un plan social de grand ampleur à General Electric a durement impacté le site de Belfort, où la branche Hydro (89 emplois) est menacée de fermeture. Si l’on ajoute les 485 postes supprimés sur la base de départs volontaires dans la filière énergétique – rachetée par GE à Alstom en 2015 – le constat est encore plus lourd, d’autant que la filière charbon "Steam" pourrait aussi être concernée.
Face à cette situation inédite, les syndicats ont appelé à manifester dans les rues de Belfort le 24 octobre prochain contre le démantèlement du site. "Tous les citoyens du territoire doivent entrer en résistance contre la désindustrialisation" explique Philippe Petitcolin, délégué CFE-CGC, qui invite l’ensemble des citoyens du Territoire à venir exprimer leur désaccord. "GE, c’est Belfort. Si demain GE s’en va, il ne restera pas grand-chose de la ville. C’est aussi le prix de l’immobilier, l’emploi des générations futures qui est en jeu".Si GE s'en va, il ne restera pas grand-chose de Belfort
Des négociations devaient se tenir ce mardi 13 octobre en Suisse, pour évoquer l’avenir de la branche Hydro, qui n’est pas la seule impactée. Au total, les 8 entités du site de Belfort sont touchées par le plan social qui pourrait conduire, à terme, à la suppression de 753 postes en France, selon les syndicats.
Les élus alertent le gouvernement
Une réalité qui a conduit les élus de gauche à alerter l’Etat sur la gravité de la situation dans une tribune publiée la semaine dernière."Pour pouvoir racheter la branche énergie d’Alstom, GE s’est engagé devant Emmanuel Macron à maintenir l’activité en France et à la développer, sous peine de sanctions" peut-on y lire."Aujourd’hui, aucun des engagements n’est tenu. Dès lors l’Etat doit prendre ses responsabilités et utiliser les moyens à sa disposition, y compris judiciaires, pour trouver ou construire une solution de reprise de l’activité" demandent les signataires, parmi lesquels figurent entre autres Samia Jaber, conseillère départementale du Territoire de Belfort et Maud Clavequin, vice-présidente de la région Bourgogne-Franche-Comté.
Une première mobilisation des salariés a déjà eu lieu le 24 septembre dernier à l'appel de plusieurs syndicats. Comme pour marquer la mort de GE, certains, vêtus de noir, avaient décidé de s'allonger sur le sol armés de faucheuses et de banderoles avec le message "GE tue l'Hydro". Le rendez-vous du 24 octobre, un mois plus tard, s'annonce lui de plus grande ampleur. Les syndicats ont invité les citoyens à défiler dans les rues de Belfort avec un départ donné à 14h devant la Maison du Peuple.