L'acte de vente de 8 hectares de terrain a été signé en mairie de Belfort ce vendredi 16 septembre après-midi. Les travaux de l'usine d'équipements de production et distribution d'hydrogène du groupe McPhy débuteront dès la semaine prochaine pour un début d'activité en 2024.
Le choix de Belfort et son territoire pour implanter une Gigafactory était annoncée depuis plus d'un an par l'industriel McPhy originaire de la Drôme. (Lire notre article "Belfort : après Amazon, McPhy entreprise spécialisée dans l'hydrogène va s'installer et créer 400 emplois")
C'est désormais officiel avec la signature de l'achat d'un terrain de huit hectares sur l'Aéroparc de Fontaine. Le site a été choisi pour sa situation géographique stratégique et les savoir-faire locaux en matière d'énergie, d'industrie, et déjà d'hydrogène.
Les premiers travaux devraient commencer très rapidement pour construire cette usine d'électrolyseurs. Il s'agit en effet de fabriquer de l'hydrogène, en faisant passer un courant électrique dans l’eau (H²O) qui la décomposera en dioxygène (O2) et dihydrogène (H2), sans émission d’éléments carbonés. Cette technologie et l'énergie qui en résulte sont particulièrement recherchées dans le cadre de la transition énergétique.
Les élus du Territoire au premier rang desquels le maire (LR) de Belfort, Damien Meslot, se réjouissent de cette implantation qui devrait générer au moins 450 emplois.
Un financement acté durant l'été
La confirmation de cette implantation dépendait de l'autorisation par l'Europe d'investissements importants par l'Etat français, au-delà des limites habituelles des aides d'Etat très encadrées. En juillet dernier, la Commission européenne a validé plusieurs projets français dans le cadre de son Projet important d'intérêt européen commun (PIIEC) sur l'hydrogène propre.
La construction du site coûtera entre 30 et 40 millions d'euros selon McPhy et a déjà reçu le soutien des collectivités locales, du département et de la région Bourgogne-Franche-Comté, à hauteur de plusieurs millions d'euros.
L'Etat français, qui souhaite accélérer le développement d'une filière hydrogène propre en France, avait annoncé pour sa part un investissement global de sept milliards d'euros sur ce type de technologie d'ici à 2030, notamment dans le cadre du grand plan d'investissement d'avenir France 2030, d'un montant total de 30 milliards d'euros (Source AFP).
La présidente de la commission européenne, Ursula von der Leyen a par ailleurs à nouveau souligné ce mercredi 14 septembre, lors de son discours de rentrée, la volonté de l'Union d'investir massivement dans l'hydrogène vert, pour décarboner l'industrie et les transports. « Nous devons passer du marché de niche au marché de masse pour l’hydrogène", a-t-elle déclaré.
Elle a annoncé la création d’une nouvelle banque européenne de l’hydrogène qui devrait aider à garantir l'achat d'hydrogène et pourrait investir 3 milliards d’euros « pour aider à construire le futur marché de l’hydrogène ». Une partie de cette révolution énergétique va donc s'écrire dans le Territoire de Belfort.