La date butoir approche et le mariage franco-allemand entre les deux géants du ferroviaire semble de plus en plus compromis. Jean-Claude Juncker a défendu, ce mardi 5 février, la politique de concurrence au sein de l'Union Européenne.
Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a défendu la politique de la concurrence de l'exécutif européen, ce mardi 5 février. La décision de Bruxelles sur la fusion Alstom-Siemens est attendue d'ici moins de deux semaines, le 18 février.
"Nous permettrons toujours une concurrence équitable pour les entreprises et, en fin de compte, pour les consommateurs (...) Nous ne ferons jamais de politique ou de favoritisme quand il s'agit d'assurer des règles du jeu équitables", a-t-il déclaré lors d'un discours à Bruxelles.
"C'est un message à ceux qui disent que la Commission est composée de technocrates aveugles, stupides et bornés", a-t-il ajouté, faisant référence à l'attaque du patron de Siemens, Joe Kaeser. Il avait accusé des "technocrates rétrogrades" de mettre en danger sa fusion avec le français Alstom lors d'une conférence de presse il y a moins d'une semaine.
Le mariage plus que compromis
Plusieurs sources ont indiqué à l'AFP que la Commission européenne s'apprête à interdire la fusion des deux groupes. La Commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Vestager, a exprimé à maintes reprises par le passé ses doutes sur la fusion, annoncée en grande pompe en septembre 2017.
Chargée de veiller à ce que l'union annoncée entre Alstom et les activités ferroviaires de Siemens en Europe n'écrase pas les plus petits groupes ou ne menace les prix, la Commissaire européenne s'inquiète de la position dominante que le nouvel ensemble aurait dans la signalisation ferroviaire et les trains à grande vitesse.
"En près de 30 ans, depuis l'entrée en vigueur des premières règles européennes en matière de fusions, nous en avons approuvé plus de 6 000 et en avons bloqué moins de 30", a souligné le président de la Commission européenne.
Après des semaines de spéculations, Alstom et Siemens ont rendu publics les désinvestissements proposés à la Commission européenne, qui correspondent à 4% du chiffre d'affaires de l'entité combinée. Ils ont consenti en début de semaines dernière à de nouvelles cessions, après avoir pourtant maintenu qu'ils ne pouvaient pas faire plus. Siemens laisse désormais entendre qu'en cas de veto de la Commission européenne, il n'exclut pas une introduction en Bourse de sa rentable branche Mobility.