Rachat de la branche nucléaire de General Electric par EDF : quelles conséquences pour Belfort ?

Les turbines Arabelle, fabriquées à Belfort sont au coeur des centrales nucléaires. Elles vont finalement repasser sous pavillon français et être officiellement reprises par EDF. Pour Belfort, c'est important en termes d'emplois et de visibilité. Emmanuel Macron l'annonce ce 31 mai à nos confrères du groupe de presse Ebra. Le président de la République veut poursuivre la relance de l'atome tricolore avec de nouvelles annonces en fin d'année. Une filière stratégique pour la Région Bourgogne-Franche-Comté.

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"Ce 31 mai, EDF reprend officiellement les activités nucléaires de General Electric et notamment les activités de maintenance et de fabrication des turbines Arabelle", a dit le président français dans un entretien aux quotidiens régionaux du groupe EBRA, concrétisant une opération dont le principe avait été annoncé en 2022.

Les réactions ont été nombreuses dès ce vendredi 31 mai tellement l'annonce est importante pour notre région.

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Quelles conséquences cette annonce présidentielle va-t-elle avoir sur le Territoire-de-Belfort et plus largement la région Bourgogne-Franche-Comté ? 

De nombreux emplois concernés 

"Grâce au programme nucléaire que j'ai présenté en février 2022 à Belfort, et des choix que j'annoncerai en fin d'année, nous développons des dizaines de milliers d'emplois dans la filière nucléaire", affirme le président de la République à nos confrères. 
"Nous irons au-delà du programme de Belfort, et j'aurai en fin d'année à préciser notre stratégie pour la rendre plus ambitieuse", conclut le président.

Selon nos confrères du site internet LeTrois , ce rachat concerne de sources syndicales "environ 2 500 salariés en France, dont plus de 1 300 à Belfort, et 3 300 au niveau mondial". En Bourgogne-Franche-Comté, précise le journaliste Thibault Quartier, le groupe EDF va passer de 5700 à près de 7000 collaborateurs, dont plus de la moitié sera dédiée à la filière nucléaire.

“La totalité du cycle nucléaire est donc désormais consolidée en France, de l’approvisionnement d’uranium à la fabrication des centrales et à leur exploitation, jusqu’au retraitement des déchets, dans une démarche de souveraineté”, précise des éléments de langage de l’Élysée dont Le Trois a eu connaissance.

Plus de stabilité, plus de visibilité ? 

Les turbines Arabelle, fabriquées à Belfort, sont un équipement essentiel des centrales nucléaires. L'une d'entre elles - le modèle le plus puissant du monde - équipe ainsi l'EPR de Flamanville (Manche), qui a récemment commencé ses opérations de démarrage.
La France est actuellement en pleine relance du nucléaire et prévoit jusqu'à 14 nouveaux réacteurs de type EPR2.
"Cette transaction va nous permettre de reprendre en main la production des turbines, et elle pourra être rentabilisée car nous produirons pour nous-mêmes et pour les autres", fait valoir le président.
Ce jeudi 30 mai en soirée, la nouvelle a été accueillie positivement par les salariés à Belfort mais a aussi soulevé des interrogations. 
"C'est un soulagement de sortir de la période d'incertitudes. Cela ouvre d'autres questions: quel projet industriel pour notre entité ?", s'interroge Laurent Santoire, de la CGT.
"C'est un grand soulagement, mais on ne peut pas s'en contenter", abonde Laurent Humbert, de la CFE-CGC. "On a plein de questions sans réponses. On attend impatiemment de rencontrer notre direction et notre repreneur pour discuter des sujets de stratégie, d'investissements".

Une filière pour un territoire


"Les accords conclus assurent la pérennité de cette activité qui est une véritable fierté française", assure le président de la République. Emmanuel Macron précise que "des très beaux projets" sont en développement dans la région en citant la giga factory d'électrolyseurs d'hydrogène de Mc Phy. 

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Emmanuel Macron à l'occasion de cette interview indique que de nouvelles annonces sont en préparation sur le programme nucléaire français.

La Bourgogne-Franche-Comté n’a pas de réacteurs rappelle l'Etat mais "elle dispose de toute la chaîne de valeur industrielle essentielle à la filière nationale". Ces salariés sont particulièrement présents dans les zones d’emploi de Dijon, Châtillon-Montbard, Chalon-sur-Saône, Belfort et Creusot-Montceau, où sont implantés de grands donneurs d’ordre.

La Bourgogne-Franche-Comté et la région Auvergne-Rhône-Alpes abritent les activités du seul pôle de compétitivité (Nuclear Valley) dédié au nucléaire civil et à la défense labélisé par l'Etat.

Vers un épilogue d'une histoire mouvementée ? 

EDF et GE avaient annoncé en février 2022 "un accord d'exclusivité" pour discuter du rachat par l'énergéticien français de GE Steam Power, branche nucléaire du conglomérat américain. Emmanuel Macron annonçait alors, depuis Belfort, la relance d'un vaste programme nucléaire français.
Mais l'opération avait tardé à se concrétiser, butant notamment sur des questions géopolitiques et suscitant l'inquiétude des salariés.

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Interrogé sur la présence du russe Rosatom parmi les clients de cette activité nucléaire et donc sur l'opposition des Etats-Unis, Emmanuel Macron "confirme que tous ces problèmes étaient sur la table et qu'ils ont été réglés". 
"Je ne vais pas trahir le secret des affaires entre ces entreprises, mais nous avons sécurisé l'octroi des licences américaines nécessaires à l'opération", précise-t-il.
Le chef de l'Etat n'a pas non plus dévoilé le montant de l'accord, "qui relève d'une discussion entre EDF et GE".

En 2015, la branche énergie d'Alstom avait été acquise par GE, au terme d'une longue polémique politico-économique engagée au printemps 2014. Emmanuel Macron était ministre de l'Economie lors de la finalisation de l'opération.
L'Etat a "subi la décision, puis il l'a améliorée", assure-t-il aujourd'hui. 
"Toutes les bêtises ont été écrites à l'époque sur la vente de notre souveraineté ! Mais ce que nous réalisons aujourd'hui est bien la démonstration que nous avions créé à l'époque les conditions pour récupérer les activités vendues", se défend-il.


Avec AFP

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