Jeudi 16 mars, des militants contre la réforme des retraites ont investi l’annexe de la mairie de Belfort en tout début de soirée.
Ils sont quelques centaines réunies sur la place d’armes ce jeudi 16 mars vers 18h. Un rendez-vous prévu depuis plusieurs jours à l’appel de plusieurs syndicats. Une mobilisation qui débute dans le calme, même si comme Sébastien Mercier, représentant FO du Territoire de Belfort, « la colère va grandissant à mesure que les heures passent ». La colère de voir le gouvernement passer en force en invoquant l'article 49.3 pour faire adopter la réforme des retraites, reculant d’âge légal de départ à la retraite à 64 ans, sans vote de l’Assemblée Nationale.
La tension monte, des manifestants dans les locaux de la mairie
Aux alentours de 19h, le mouvement se durcit subitement comme le constatent nos journalistes sur place Dominique Malige et Rémy Poirot. Les manifestants quittent la place et se dirigent vers une annexe de l’hôtel de ville où se tient le conseil municipal auquel ils comptent bien s’inviter. Certains passent les portes, mais les forces de l’ordre bloquent ensuite l’entrée, plus personne ne peut entrer ni sortir. Du gaz lacrymogène est lancé.
A l’intérieur, le conseil municipal est suspendu. Le maire propose à une délégation de venir s’exprimer mais les manifestations veulent venir en nombre, l’élu refuse.
Je comprends la colère mais c’est mon rôle en tant que maire de faire en sorte que le conseil municipal se déroule dans de bonnes conditions. Je ne pouvais pas laisser 300 personnes empêcher le conseil de se tenir.
Damien Meslot, maire LR de Belfort
Les militants expliquent qu’ils voulaient dénoncer le mépris du gouvernement avec la mise en œuvre du 49.3. Dehors les esprits s’échauffent, après qu’un des manifestants a fait un malaise à l’intérieur du bâtiment. Les pompiers sont intervenus. L’homme repartira chez lui par la suite. La tension retombe à 22h, la manifestation se disperse mais les esprits restent échauffés et la colère ne semble pas prête à se dissiper.
Les oppositions vont déposer ce vendredi des motions de censure. L'intersyndicale a appelé à "des rassemblements locaux de proximité" ce week-end ainsi qu'à une neuvième journée de grèves et de manifestations le jeudi 23 mars. Elle a dénoncé un passage "en force" et dit mesurer "avec gravité la responsabilité que porte l'exécutif dans la crise sociale et politique qui découle de cette décision, véritable déni de démocratie".