Le nombre de patients hospitalisés pour covid augmente chaque semaine dans cet établissement de santé. Entretien avec Pascal Mathis, directeur de l’hôpital Nord-Franche Comté.
A Trévenans (Territoire de Belfort), les services se préparent à faire face à la cinquième vague. Pour l’instant, 26 patients sont pris en charge pour covid à l’hôpital dont 5 en réanimation. Trois de plus, qu’en fin de semaine dernière, côté réa’. Une tendance qui s’accentue. Pascal Mathis, directeur de l’hôpital Nord-Franche-Comté, l’assure : « Nous doublons notre activité Covid toutes les semaines. Nous tablons donc sur une moyenne de 40 à 50 patients hospitalisés pour Covid à partir de mercredi prochain ».
Cette situation compliquée à l’hôpital semble durer depuis cet été, d’après le directeur de l’hôpital Nord-Franche-Comté. « Excepté au mois d’octobre, nous n’avons quasiment pas eu de période de répit, explique-t-il. Nous ne sommes quasiment jamais descendus sous la barre des 30 patients hospitalisés pour un covid. »
Un plan blanc dès la semaine prochaine ?
Même si la vaccination « soulage assurément l’hôpital » et protège le personnel et les patients concernés, Pascal Mathis reste prudent. Dans le Territoire de Belfort par exemple, le taux d’incidence a été multiplié par 14 en deux semaines pour atteindre 297 pour 100 000 habitants. Le directeur de l’hôpital Nord-Franche Comté remarque : « Ces tendances approchent celles qu’on a pu constater au cours des deuxièmes et troisièmes vagues dans le secteur ».
Raison pour laquelle l’établissement de santé réfléchit à déclencher le plan blanc. « Nous devons préparer les mesures d’exception et nous concerter avec les différentes organisations pour mettre en place ce plan blanc », confirme Pascal Mathis. Il y a de « fortes chances » pour que cette mesure soit déclenchée « dès la semaine prochaine ».
Des services saturés
Le reste de l’hôpital demeure affecté par cette situation sanitaire. Pascal Mathis l’admet : « Les autres services sont saturés depuis cet été. Et les pathologies hivernales n’arrangent rien : comme d’habitude, nous nous retrouvons dans une situation où nos établissements sont saturés de décembre à février. »
Et le service des urgences à Trévenans – le plus grand de l’Est de la France – n’y échappe pas. Les tensions sur les soignants sont telles, que ces derniers réfléchissent à un mouvement de grève. Une source indique cependant que « le personnel a eu une réunion avec la direction », avec des échanges « plutôt rassurants ».
Quelques suspensions
Par ailleurs, 23 salariés, travaillant pour la plupart dans les services administratifs, risquent d’être radiés. Suspendus depuis le 15 septembre, et sans versement de salaire, ces membres du personnel ont depuis reçu une mise en demeure. S’ils n’ont pas eu leur première dose de vaccin contre le covid-19 à la date du 15 décembre, alors il sera considéré qu’ils auront abandonné leur poste.
Les salariés suspendus avaient déjà saisi le tribunal administratif de Besançon pour cette affaire. L’instance juridique avait confirmé la légalité de ces suspensions et de ce gel de salaire à la direction de l’hôpital de Trévenans.