Après avoir rallié Dijon à Pékin en 2019, Aurélie Gonet enfourche son vélo pour sillonner la région et raconter sur ses réseaux sociaux les patrimoines et savoir-faire locaux. Le dispositif est porté par les Universités de Bourgogne et de Franche-Comté.
La culture accessible en quelques coups de pédales. Ce samedi 15 mai, la globe-trotteuse Aurélie Gonet lance son tour de Bourgogne-Franche-Comté à vélo depuis Nevers (Nièvre). Pendant deux semaines, la Dijonnaise va sillonner la région et partager les savoirs des personnes qu’elle rencontrera. Une initiative qui fait partie du programme "Réseau", porté par les Universités de Bourgogne et de Franche-Comté.
La jeune femme de 35 ans réalisera près de 330 kilomètres et ira échanger avec les habitants de la région. Si le but est de faire découvrir les patrimoines et savoir-faire connus ou inconnus de Bourgogne-Franche-Comté, la démarche vise également à raconter de véritables histoires humaines. "Je suis super enthousiaste. J'ai hâte ! Quand on voyage à vélo, les rencontres se font naturellement. Quand j’ai commencé le vélo, c’était pour aller du point A au point B. Je me suis rendu compte que le plus intéressant c’était l’enrichissement que j’avais en échangeant avec une personne", confie celle qui se balade sur sa bécane à travers le monde depuis 2015.
Le dispositif a déjà été présenté sur YouTube (voir ci-dessous).
Un parcours raconté sur les réseaux sociaux
En marge de son "Tour des Savoirs" de la région, la cycliste partagera ses rencontres et échanges sur Facebook et Instagram. Aurélie Gonet décrira ses aventures en ligne et publiera des portraits des personnes qu'elle croisera. "J’aime bien raconter ce que je vis et faire comprendre aux gens les rencontres et les liens qui peuvent se tisser. J’ai l’habitude de publier des stories et d’écrire des articles. Et j’illustre mes récits avec des photos".
C’est une façon de voyager où on prend le temps et qui permet d’être proche des gens. Je pars seule, mais je ne me sens pas seule quand je suis sur la route.
Les universitaires de Bourgogne et de Franche-Comté compléteront les posts de la globetrotteuse et renverront vers des recherches académiques en fonction des thèmes traités. "Notre rôle c’est de donner des petites informations en réponse aux découvertes d’Aurélie. On n’aura pas forcément quelque chose qui résonnera pour chaque chose qu’elle va poster", explique Lionel Maillot, chargé de médiation à l'Université de Bourgogne.
Une ambassadrice parfaite
La Dijonnaise n’est pas à son coup d’essai. Depuis 2015, elle a traversé l'Europe, allant de Londres à Édimbourg bien cramponnée derrière son guidon, ou faisant le tour de l'Islande. En 2019, elle a rallié la capitale de Côte-d’Or à la capitale de la Chine, Pékin. Mais pour la première fois, Aurélie Gonet ménera sa bicyclette sur les routes de ses terres d'origine. "Quand j’étais partie de Dijon pour la Chine, j’avais fait 3, 4 jours en France. Je me suis dit que quand je rentrerai de ce voyage, il faudrait que je prenne le temps de découvrir ma région car c’est peut-être l’endroit que je connais le moins finalement. Je suis prête à le découvrir".
C’est pour son rapport à l’autre et sa générosité que les services de médiation culturelle des Universités de Bourgogne et de Franche-Comté l’ont contactée. "Quand on a vu la richesse de ses paroles et photos pour faire émerger de la culture, on s’est dit que c’était en écho à notre travail. Ça correspond à une expérience que l’on a envie de mener", détaille Lionel Maillot.
On essaye de sortir de la présentation type convention professorale. On cherche des moyens de parler des sciences comme on parlerait d’autre chose et de faire se rencontrer les gens.
Aurélie Gonet se laissera alors guider par ses différentes découvertes. Mais trois rendez-vous ont tout de même déjà été fixés par les Universités de Bourgogne et de Franche-Comté. "Il y aura une rencontre avec une anthropologue dans le Morvan qui s’intéresse à la transmission orale, puis du côté de Beaune j'échangerai avec une climatologue qui étudie la vigne. Il y aussi un géographe qui travaille sur la frontière Suisse que j'ai hâte de voir", liste la Dijonnaise. Un quatrième rendez-vous avec un chercheur devrait également être organisé.
L’occasion de montrer que les thèmes abordés par les recherches scientifiques et universitaires ne sont pas déconnectés de la réalité. "On croit toujours que les chercheurs sont dans des lieux isolés de la vie, non. Il y a des chercheurs dans le milieu du Morvan, dans les vignes, avec des problématiques qui peuvent résonner auprès des gens et qui peuvent les intéresser", affirme Lionel Maillot.
Aurélie Gonet rêve d'un périple dans les déserts du sud du Maroc. En attendant, il faudra terminer le "Tour des Savoirs" dont l’arrivée est prévue le 30 mai prochain à Morteau (Doubs).
