15,6 degrés à Charleville-Mézières, 16,2° au Touquet : plusieurs villes françaises ont battu jeudi dernier des records de chaleur pour un mois de décembre, marqué par une douceur "remarquable" qui devrait se poursuivre au moins jusqu'à Noël, selon Météo-France.

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Cette vague de douceur intervient alors que les températures enregistrées dans le monde entre janvier et novembre ont battu des records, laissant présager que l'année 2015 sera la plus chaude de l'histoire moderne, selon les experts de l'Agence américaine océanique et atmosphérique.

"La première quinzaine de décembre a été très douce, sans toutefois battre de record à l'échelle nationale", a indiqué à l'AFP Etienne Kapikian, ingénieur prévisionniste à Météo-France.

"Mais le fait que cette douceur va persister placera sans doute décembre 2015 sur le podium" des mois de décembre les plus chauds enregistrés en France", a-t-il ajouté."En moyenne mensuelle sur la France, décembre 2000 est le plus chaud, à égalité avec décembre 1934, mais on est sur les rails pour les égaler", estime-t-il. Pour ces deux années, les températures avaient alors dépassé de 2,8 degrés les niveaux habituels.

Cette année, entre le 1er et le 16 décembre, elles ont dépassé les normales de 2,6 degrés, et les températures particulièrement douces observées jeudi devraient accroître encore cet écart.

Douceur "remarquable, mais pas 'exceptionnelle"

Sans pour autant battre de record, les températures ont creusé jeudi des écarts d'environ 10 degrés par rapport aux normales dans certaines villes. A Nancy, par exemple, le thermomètre a affiché 16,3 degrés dans l'après-midi, contre 5,2 d'habitude. A Biarritz, il a grimpé jusqu'à 22 degrés, contre 12,4 degrés normalement.

La douceur enregistrée depuis le début du mois "est remarquable, mais pas exceptionnelle", souligne M. Kapikian. "Ce qui est plus exceptionnel, c'est qu'au moins jusqu'à Noël, voire jusqu'à la fin de l'année, il va continuer à faire des températures supérieures à la normale", et que cette douceur règne depuis novembre.

"L'excédent thermique" a surtout touché le Nord et le Nord-Ouest, de la Bretagne jusqu'à la frontière belge, ainsi que les massifs montagneux, précise-t-il.

Le thermomètre a ainsi fortement grimpé entre le 1er et le 16 décembre à Abbeville, dépassant de 4,4 degrés la normale, mais aussi à Lille, Lorient ou Saint-Brieuc (+4° pour ces trois villes).

La station météo du Mont Aigoual, située dans le Massif central à 1.567 m d'altitude, a enregistré un dépassement de 4,4° par rapport à la normale.


Douceur aussi à Stockholm ou Helsinki

Sur le pourtour méditerranéen en revanche, on n'observe "rien d'extraordinaire", selon M. Kapikian. En Corse, dans le Roussillon ou sur la Côte d'Azur, le décalage est à peine d'un degré en moyenne. A Perpignan, les températures sont "restées proches de la normale", note Météo-France.

Cette vague de douceur perdure notamment parce que "les dépressions circulent sur le nord-ouest du continent dans un flux de sud-ouest, qui favorise la remontée régulière sur notre pays d'un air d'origine subtropicale, particulièrement doux", explique Météo-France.

Elle touche également la péninsule ibérique, le Royaume-Uni, l'Irlande, le Bénélux, l'Allemagne, mais aussi le nord de la mer Baltique, précise M. Kapikian. Stockholm ou Helsinki ont frôlé leurs records pour un mois de décembre.

Des hivers plus doux, des été caniculaires

Au niveau mondial, "des hivers de plus en plus doux sont notés en moyenne et commencent à être attribués au réchauffement climatique", a relevé jeudi le climatologue Jean Jouzel, interrogé par France Info. "Cette douceur de l'hiver sera de plus en plus évidente à mesure que le réchauffement climatique se met en place", a-t-il dit. "C'est vrai pour les hivers, c'est vrai aussi pour les étés caniculaires, les vagues de chaleur."

L'accord de Paris, conclu le 12 décembre entre 195 pays, prévoit un ensemble de mesures, en particulier la réduction des émissions de gaz à effet de serre, pour limiter le réchauffement.
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