Plantées il y a 30 ans, et après de nombreuses vicissitudes, les vignes de Vuillafans, dans la vallée de la Loue, ont trouvé un nouveau repreneur : un jeune vigneron passionné. Il vendange en ce moment sa véritable première récolte… une cuvée 2018 qui promet !
Sur les cartes postales ou les tableaux de Gustave Courbet, les coteaux de la vallée de la Loue ne sont pas en friches ou boisés comme aujourd’hui mais couverts de vignes…
Un lent déclin
Les vins du midi commencent à concurrencer les vins du Doubs avec l’expansion des transports : l’eau (avec le canal Monsieur du Rhône) et surtout le chemin de fer vont faire venir ces vins dans notre région. Le phylloxera décime les vignobles à la fin du 19ème siècle. Et c’est aussi la Première Guerre Mondiale qui sonne le glas des vignes dans la vallée de la Loue
Une renaissance
Mai 68 et son retour à la terre, des travaux dans les vignes moins fatigants grâce à la mécanisation, des progrès aussi en œnologie qui permettent de faire du vin correct plus facilement : on assiste à une renaissance des vignobles en France depuis quelques dizaines d’années.
Robert Chapuis, professeur de géographie émérite à l’université de Bourgogne, a comptabilisé la renaissance d’une cinquantaine de vignobles en France, dont une dizaine en Franche-Comté. Au rang desquels, bien sûr, Champlitte en Haute-Saône.
A Vuillafans
Dans le Doubs, on recense 12 hectares de vignes, dont la moitié en limitrophe du Jura, comme à Buffard. Le reste se situe à Vuillafans. Plantées il y a 30 ans, les vignes ont été relancées grâce à Alain Verdeney et l’opération « Ruranim ».
Yannick Cardonne, originaire du Lyonnais, a tout d’abord suivi une formation en horticulture, puis il est devenu vigneron, en apprentissage durant 3 ans, en Alsace.
Il y a deux ans et demi, il reprend la moitié des vignes de Vuillafans, soit 3,5 hectares, plantés en chardonnay, principalement, mais également en pinot noir, auxerrois ou encore en gamay.
Il a tout d’abord récupéré des vignes en friches, puis, pour sa première récolte, le gel en a détruit une grande partie, puis… cette année, c’est la bonne. Tant en quantité, qu’en qualité ! D’ailleurs, il nourrit de grandes ambitions pour Vuillafans.