Le rachat de l'auberge de la Beursaudière à Nitry (Yonne) est en passe d'être finalisé. Avec cette nouvelle acquisition, Julien Cohen met un pied de plus dans l'Yonne, après l'Hôtel de la Poste et la Maison des Brocanteurs à Avallon. L'antiquaire nous explique les raisons de cette fièvre acheteuse dans la région.
Ajdugé ! Une prise de guerre de plus pour Julien Cohen dans l'Yonne. Le célèbre antiquaire est en train de finaliser le rachat de l'auberge de la Beursaudière, à Nitry. Une nouvelle acquisition qui vient grossir la liste des propriétés de l'homme d'affaires en terres icaunaises.
Pour rappel, l'homme aux lunettes bleues a notamment pris possession de l'Hôtel de la Poste à Avallon et du Relais Fleuri à Sauvigny-le-Bois. Il est aussi propriétaire de la Maison des brocanteurs d'Avallon et d'une ancienne église, transformée en boutique d'antiquités à Vézelay.
Une acquisition en entraîne une autre
C'est lors des travaux pour réhabiliter l'Hôtel de la Poste que Julien Cohen a eu l'occasion de faire des escapades en dehors de l'Avalonnais.
"J’ai dîné et déjeuné à plusieurs reprises à la Beursaudière dans le cadre de la rénovation qui a duré 15 mois", confie l'antiquaire.
"À l’époque, le restaurant de l’hôtel n’était pas ouvert donc j’y allais souvent. De fil en aiguille, on en est venu à discuter de la Beursaudière et de son avenir avec les propriétaires. Très rapidement, Serge et Nanou m’ont dit que la Beursaudière était en vente, mais qu’ils ne vendraient pas à n’importe qui."
Comme un signe du destin, selon Julien Cohen, Serge l'un des copropriétaires avait déjà pensé à lui : "Avant que je vienne chez lui, Serge m’a dit qu’il avait eu très envie de m’appeler pour que je vienne voir son établissement."
Au cours de ces repas, l'ex-animateur de l'émission Affaire Conclue a été complètement conquis par les lieux. "Au-delà d’être un hôtel, c’est aussi presque une boutique de brocantes et d’antiquités", confie-t-il avec un enthousiasme non dissimulé.
"C’est une accumulation de plein d’objets avec une architecture remarquable alors qu’elle a été construite il y a moins de 40 ans, pour la partie hôtellerie. On a l’impression qu’il y a 200 ans d’histoire. Quand vous êtes sur place vous n’avez pas l’impression que cela a été construit il y a 40 ans. C’est ce que j’ai trouvé remarquable."
"Vous imaginez un Cohen qui organise la Saint Cochon ?"
S'il reste quelques papiers à signer, Julien Cohen l'affirme, le rachat est bien "effectif". L'antiquaire a soumis sa première offre au couple il y a huit mois. De là, il a fallu parfois un peu batailler, tant le bien est inestimable aux yeux des propriétaires.
"Quand on a mis autant d’énergie, autant de sueur, autant de sang dans un bâtiment et dans une histoire comme celle-ci, il est très difficile de faire son deuil et de se dire qu’on va prendre sa retraite", comprend Julien Cohen. "Le plus récalcitrant n’était pas Serge, mais Nanou, alors qu’elle est déjà un peu en retrait de cette activité depuis quelques années. Elle y est attachée comme on serait attaché à un enfant. Cela a été très difficile pour Nanou et cela l’est encore."
Depuis, les choses sont un peu retombées et les adieux se rapprochent. Julien Cohen et les équipes de la Beursaudière ont organisé la traditionnelle fête de la Saint-Cochon pour le vendredi 29 novembre. Le futur propriétaire s'en amuse : "Vous imaginez un Cohen qui organise la Saint Cochon ? Ce n’est pas rien. Je l’ai organisée sous la conduite de Nanou. D’ordinaire cela ne se fait que dans une salle, mais grâce à un appel sur les réseaux sociaux, on a fait cela dans deux salles. Nanou était enchantée de tirer le chapeau sur un si bel évènement."
Je vais continuer l’histoire, pas la modifier.
Julien Cohenantiquaire
Si l'aventure de Serge et Nanou s'achève sur une tradition, l'antiquaire entend bien poursuivre avec les mêmes valeurs. "C’est une aventure qui ne va pas être bouleversée", affirme-t-il. "On ne va pas changer grand-chose à la Beursaudière parce que les gens viennent pour ce qu’elle est : une très bonne table gourmande avec des gens sincères et frais. On va rester dans cet esprit-là, on va seulement changer les chaises du restaurant et on va rajouter six chambres parce qu’il y a un petit bâtiment dans lequel ils avaient déjà un projet. Il y a déjà les plans, tout est déjà écrit."
Dans l'Yonne, Julien Cohen a les dents longues et la faim tenace
Julien Cohen a désormais des propriétés bien réparties dans l'Yonne. Mais c'est depuis la Nièvre qu'il a nourri ses ambitions. "Quand je mets les pieds quelque part j’ai tendance à être un peu boulimique", reconnaît l'antiquaire. "J’étais dans la Nièvre pendant 15 ans et à chaque fois, j’emmenais mes copains à Vézelay le week-end. À l’époque j’ai acheté l’église Saint-Étienne de Vézelay pour en faire une boutique d’antiquités et une cave à vin. Pour le premier je sais faire, mais pour la cave cela a été plus compliqué car je ne sais pas faire la différence entre un Pétrus et une grenadine. Mais je me suis bien entouré avec Morgan Morin, notre caviste. On a fait une belle cave et une belle boutique."
À Avallon, Julien Cohen a aussi ouvert une de ses Maisons des brocanteurs. Il avait, par la même occasion, racheté et réhabilité les abattoirs de la rue de Lyon. Aujourd'hui, le lieu rassemble 12 brocanteurs et connaît un franc succès. "Ils sont tous très copains maintenant, alors que d’ordinaire on est plutôt une profession qui fait son business de son côté", sourit-il.
"Désormais, c’est l’ensemble des six bâtiments qui est investi. Les anciens me remercient en me disant qu'avant, la rue de Lyon était vide et maintenant lorsqu’on arrive le samedi on ne trouve pas de place. Cela nous fait plaisir."
Refaire vivre et redonner un dynamisme aux petites villes de province c’est un peu mon leitmotiv. Ce sont des challenges que j’aime bien, au-delà du fait que je suis un passionné d’architecture et de la France. J’aime notre patrimoine architectural et artisanal.
Julien Cohenantiquaire
L'homme d'affaires ne le cache pas, il a toujours faim de nouvelles acquisitions. Et la Bourgogne pourrait encore constituer son terrain de chasse. "Oui, il y a d’autres projets en cours. Je suis à la recherche d’hôtels dans le même esprit que le mien."