L'équipe du film Paternel, avec Géraldine Nakache et Grégory Gadebois, est en tournage à Auxerre (Yonne) pour six semaines. Avec 340 jours de tournage par an, la région séduit les producteurs de films par ses nombreux atouts.
Le V and B d'Auxerre est fermé au public. Pourtant ce matin-là dans le bar, c'est l'effervescence : les clients se déhanchent, appréciant le concert d'un groupe de jeunes musiciens. Ou plutôt de comédiens.
L'établissement accueille en effet ce mardi 1er février le tournage d'une scène du film "Paternel", du réalisateur Ronan Tronchot, avec en tête d'affiche Géraldine Nakache.
Auxerre, le décor idéal
Les équipes du long-métrage en sont à leur troisième semaine de tournage dans l'Yonne.
Le film raconte l'histoire de Simon, un prêtre énergétique incarné par Grégory Gadebois, qui découvre qu'il a un fils de 11 ans. Une rencontre qui va faire voler en éclats son quotidien.
"Auxerre correspondait parfaitement à l'univers du film. Notamment du fait que le film se passe dans un milieu catholique, raconte Ludovic du Clary, co-scénariste. On avait besoin d’un peu d’histoire, d'une vielle ville avec des beaux bâtiments, une belle église, une belle cathédrale. Et il se trouve qu'Auxerre a tout ça."
Travailler à proximité de chez moi, c’est une aubaine
Gilles LuzonComédien icaunais
Cela n'est pas pour déplaire aux Icaunais. Vingt-cinq figurants locaux jouent dans le film parmi lesquels Gilles Louzon, intermittent du spectacle et comédien.
"Le principal de mon activité se fait plutôt sur Paris donc là, travailler à proximité de chez moi, c’est une aubaine", se réjouit-il. "Ça permet d’avoir toujours un pied dans le monde du spectacle, c’est important."
Un impact positif sur l'économie locale
Ces tournages sont aussi avantageux pour les Bourguignons et Francs-comtois. Si bien que la région subventionne les films tournés entièrement sur ses terres, à hauteur de 200 000 €.
"Pour 1 € que met la région, ça rapporte environ 4 € pour l’environnement économique et social. Et évidemment, il y a la promotion de la région", calcule Jean-Marie Barbaro. Il est président bénévole du bureau d'accueil des tournages en Bourgogne-Franche-Comté, créé en 1998.
On est passé de 120 jours à 340 jours de tournages par an
Jean-Marie BarbaroPrésident du bureau d'accueil des tournages
Depuis la fusion des régions en 2015, "on est passé de 120 jours à 340 jours de tournages par an. Et les dépôts de dossiers au comité de lecture ont aussi été multipliés par 3" constate-t-il.
Proximité parisienne
Comment expliquer cet engouement ? "Il y a beaucoup d'atouts" assure Jean-Marie Barbaro.
"On peut aussi bien tourner un film dans un château bourguignon que dans la forêt du Morvan ou en zone urbaine assez ancienne comme dans Avallon. Même une histoire qui se passerait au Pôle nord, on pourrait la tourner dans le Jura !"
Sans oublier la proximité avec la capitale. Le soir-même, Ludovic du Clary, le co-scénariste de "Paternel" rentre sur Paris. "À 1h45 en TER, Pratique !", s'exclame-t-il.
Les équipes elles, restent dans l'Yonne en semaine et rentrent seulement le week-end. Elles plieront bagages à l'issue des six semaines de tournage, fin février. Sortie du film prévue début 2023.