Grève des éboueurs de l'Auxerrois : que peut-on attendre de la réunion des maires ce lundi ?

Après deux mois de grève autour du ramassage des poubelles, les maires de l'agglomération d'Auxerre se réunissent ce lundi soir, 5 septembre, pour tenter de trouver une sortie de crise.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Quelle issue au conflit qui oppose les éboueurs et l'agglomération d'Auxerre ? Depuis le 7 juillet, les agents de ramassage sont en grève. Ils réclament une revalorisation de leurs salaires et de leurs conditions de travail. Depuis plusieurs jours, la collecte est assurée par des prestataires privés, mais cet été, les poubelles se sont amoncelées dans les communes de l'agglomération, provoquant l'exaspération des riverains.

► À LIRE : À Auxerre, la grève des éboueurs perdure... et les riverains n'en peuvent plus (08/08/2022)

Crescent Marault, maire d'Auxerre et président de l'agglomération, avait repoussé l'étude des revendications à ce lundi 5 septembre. "Il fallait qu'on rassemble les éléments ressources humaines, financiers, budgétaires, puis il a fallu les synthétiser, le tout dans une période de congés donc en effectifs restreints. Et encore ce matin, il nous manquait quelques éléments pour pouvoir préparer un dossier à présenter aux maires avant la réunion du 5 septembre", expliquait-il à France 3 le 24 août dernier. La date butoir est arrivée : ce lundi soir, tous les maires de l'agglomération sont invités à se réunir pour tenter de tomber d'accord. Mais cela ne s'annonce pas si simple. 

"Crescent Marault a déjà tout décidé à l'avance", estiment certains maires

Contacté ce dimanche, Crescent Marault explique : "C'est aux maires de décider. C'est ce que souhaitaient les agents de la collecte : une concertation entre les élus pour donner une position commune. C'est ce qu'on va faire."

Mais tous les élus de l'agglomération, qui regroupe 67 000 habitants, ne partagent pas cet avis. "Je n'attends pas grand-chose de cette réunion, j'y vais un peu à reculons", regrette Yves Vecten, maire d'Escamps. "Crescent Marault a déjà son idée, il va rester dessus et veut faire croire qu'on va décider, sauf qu'il a déjà tout décidé à l'avance."

"Légitimement, c'est le conseil communautaire qui décide. Nous n'aurons aucun pouvoir décisionnaire, un simple avis consultatif. Je pense que la ville d'Auxerre veut nous faire endosser la responsabilité alors qu'on ne décidera rien de nous-mêmes."

Yves Vecten

L'élu de cette commune de 900 habitants exprime des doutes sur le dossier qui a été présenté aux maires. "Les chiffres qu'on nous a fournis sont partiellement faux, je les conteste en partie. Sur le montant que coûteraient les revendications si on les acceptait, ce n'est pas tout à fait ça. En tout cas, ce n'est pas ce que m'ont dit les éboueurs lorsque j'ai discuté avec eux..." Yves Vecten aurait également souhaité la présence du vice-président de l'agglomération en charge des finances, Pascal Henriat, non convié à ce conseil des maires. 

Des doutes sur le chiffrage des revendications

Même fatalisme pour Nicolas Briolland, le maire divers gauche d'Augy, 1000 habitants. "Crescent Marault a l'air de faire machine arrière sur toutes les revendications des grévistes, l'air de dire qu'il n'y aura pas d'évolution. Personnellement, je regrette qu'on ne se réunisse que maintenant alors que la grève a duré tout l'été."

"Si on a attendu deux mois pour leur dire non au final, ça va me fâcher. Dans ce cas, il fallait leur dire non tout de suite."

Nicolas Briolland

Comme son homologue d'Escamps, Nicolas Briolland se montre dubitatif quant aux élements avancés dans le dossier envoyé mercredi à tous les maires de l'agglomération. "J'ai envoyé samedi une dizaine de questions, parce que je trouve le dossier incomplet. Par exemple, on nous dit : "Si on accepte l'ensemble des revendications, ça va coûter tant d'argent." Mais c'est un montant globalisé, pas au détail."

"Ça nous empêche de chiffrer chaque revendication individuellement, alors que si on avait ces éléments, on pourrait choisir d'aller vers l'un ou l'autre des scénarios."

Nicolas Briolland

L'élu "doute d'une réponse qui ira dans le sens des revendications". Contrairement au maire d'Auxerre, Nicolas Briolland estime que certains points réclamés par les éboueurs sont légitimes : "Par exemple, sur le travail des jours fériés au lieu du samedi matin : ce serait favorable aux administrés, puisque les jours seraient toujours les mêmes, et favorable aux agents puisque cela revaloriserait un peu leur rémunération." 

► À LIRE : Grève des éboueurs : le maire d'Auxerre "trouve que les demandes des agents ne sont pas tout à fait recevables" (24/08/2022)

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information