Dans l'Yonne, une association d'accompagnement de migrants alerte sur la situation de Sita, 16 ans. Cette mineure isolée a donné naissance, début janvier, à une petite fille à l'hôpital d'Auxerre. Elles risquent désormais de se retrouver toutes les deux à la rue, faute d'hébergement.
Que deviendront-elles mardi prochain ? Après avoir accouché à l'hôpital d'Auxerre (Yonne) au début de l'année, Sita, 16 ans, pourrait bien se retrouver à la rue... avec sa fille âgée de 15 jours. En cause, une "situation administrative malheureusement banale", selon le Réseau de Soutien aux Migrant.es 89 (RSM89), qui laisse la jeune réfugiée sans autre solution d'hébergement.
"Sita est arrivée de Côte-d'Ivoire en janvier 2023", relate l'association. "À son arrivée en France, elle s'est présentée comme mineure, mais n'a pas été reconnue comme telle. De fait, elle n'a pas été prise en charge par le Conseil départemental."
Conformément au code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile, les mineurs étrangers ne sont pas obligés de posséder un titre séjour pour vivre en France. Lorsqu'ils ne sont pas accompagnés, leur prise en charge relève de l'aide sociale à l'enfance, compétence des départements.
"Est-ce qu'à deux semaines, on peut vraiment dormir dehors quand il gèle ?"
Après son accouchement, Sita a toutefois été logée à l'hôtel aux frais du Conseil départemental de l'Yonne. Mais cet hébergement a pris fin vendredi 19 janvier, laissant la jeune femme sans solution... jusqu'à ce que le RSM89 lui finance, en urgence, quatre nouvelles nuits à l'hôtel.
À peine née, la petite fille de Sita est déjà pauvre, déjà en danger. Ce n'est pas une fatalité, mais le résultat concret, trop concret, d'une politique migratoire aussi inhumaine inefficace, hypocrite.
Réseau de Soutien aux Migrant.es 89
Une situation que l'association ne peut cependant soutenir en permanence, d'autant qu'elle "n'est pas particulière, même si symbolique, parce que c'est un bébé qui va se retrouver à la rue. Voilà ce que vont être ses premiers souvenirs ? La rue ? Les tétées sous la neige ? Les squats pour premiers lieux d'éveil ? Est-ce qu'à deux semaines, on peut vraiment dormir dehors quand il gèle ?"
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Pour rappel, 36,5 millions de filles et garçons étaient "en mouvement à travers le monde" en 2021, selon l'Unicef. En France, en 2022, près de 15 000 mineurs ont été déclarés "non accompagnés".