Des fouilles dans le « cimetière d'Emile Louis » sont en cours depuis mardi 24 septembre. L'objectif est de retrouver les restes de Marie-Jeanne Ambroisine Coussin, possible huitième victime du tueur en série. Deux de ses enfants nous confient leurs attentes et leurs colères.
Quarante ans après les faits, 140 gendarmes et militaires ont de nouveau investi le petit bois surnommé "le cimetière d'Emile Louis" à Rouvray, dans l’Yonne. C’est dans ce lieu tristement célèbre que deux de ses victimes connues avaient été découvertes, au début des années 2000.
Le crâne de Marie-Jeanne Ambroisine Coussin découvert en 2018
Les fouilles font suite à la découverte d’un crâne en 2018 par un groupe de chasseurs. Celui-ci a été identifié comme celui de Marie-Jeanne Ambroisine Coussin, disparue en 1975. Elle a à l'époque quarante ans et est mère de dix enfants.
Au début des années 70, la famille éclate et les enfants sont placés par la DDASS. Marie-Jeanne Ambroisine Coussin est alors hébergée au sein d'une maison de repos à Monéteau. Après quoi, elle n'a plus donné signe de vie. Ce centre se trouvait sur le trajet qu'empruntait Emile Louis en tant que chauffeur de bus.
"Qu’on retrouve ma mère pour qu’elle puisse reposer en paix"
Jacques Ponce, l'un des fils de Marie-Jeanne Ambroisine Coussin, veut avant tout pouvoir offrir une sépulture à sa mère. "J’espère qu’on va retrouver les restes du corps de ma mère, afin d’avoir une sépulture et un endroit pour me recueillir. Elle m’a manqué depuis plus de 50 ans. Aujourd’hui, je pourrais emmener mes enfants et mes petits enfants sur la tombe de ma mère. À l’heure actuelle, je ne peux rien faire".
Même souhait pour sa fille, Christiane Zouine, qui veut "qu’on retrouve ma mère pour qu’elle puisse reposer en paix. Les fouilles auraient dû commencer il y a longtemps".
Aujourd’hui, je pourrais emmener mes enfants et mes petits enfants sur la tombe de ma mère
Jacques PonceFils de Marie-Jeanne Ambroisine Coussin
Jacques Ponce en veut à la lenteur de la justice. "La gendarmerie m’avait promis de commencer les fouilles à partir du printemps 2024, alors qu’elles n’ont démarré il n’y a que 48 heures. Concernant la découverte du crâne, j’ai été prévenu par les journalistes, 6 mois avant que les gendarmes ne me préviennent à leur tour. Ce n’est pas normal".
► À LIRE AUSSI : RÉCIT. Derrière les derniers "cold cases" de l'Yonne, l'ombre des prédateurs Emile Louis et Michel Fourniret continue de planer
Les conditions de la mort toujours inexpliquées
Concernant les circonstances de la mort de sa mère, Jacques Ponce espère en apprendre davantage. "L’histoire autour d’Emile Louis, on ne peut pas savoir. Je ne peux pas accuser Emile Louis. On a retrouvé le crâne dans ce coin-là, avec d’autres victimes, mais on ne saura jamais. Peut-être que si on retrouve le reste du corps, on trouvera quelque chose qui pourra le déterminer".
La gendarmerie m’avait promis de commencer les fouilles à partir du printemps 2024, alors qu’elles n’ont démarré il n’y a que 48 heures
Jacques PonceFils de Marie-Jeanne Ambroisine Coussin
Le procureur de la République d'Auxerre, Hugues de Phily, se veut prudent sur l'implication d'Émile Louis dans cette mort sur laquelle le mystère plane toujours, comme il nous l’expliquait en mars 2024 : "Aucune piste n'est privilégiée car aucun élément objectif ne le permet."
Cinq dépouilles manquantes
Parmi les sept victimes connues d'Émile Louis, cinq dépouilles sont encore manquantes. Les jeunes femmes étaient âgées de 15 à 26 ans. Seules deux de ses victimes ont été retrouvées et identifiées dans le bois de Rouvray : Jacqueline Weiss et Madeleine Dejust.
► À VISIONNER : "La conspiration du silence", série France 3, en replay sur france.tv