Les salariés de l'usine Marelli de Saint-Julien-du-Sault (Yonne) ont repris le travail ce mercredi 15 novembre, après une nouvelle grève entamée le 9 novembre. Les négociations avec la direction ont finalement abouti en leur faveur.
La grève est finie. Ce mercredi 15 novembre à 5 heures, les salariés de Marelli Automotiv Lighting à Saint-Julien-du-Sault (Yonne) ont repris le travail, a appris France 3 Bourgogne auprès de sources syndicales.
"C'est déjà un gros soulagement, parce que psychologiquement, c'était dur pour tout le monde", juge Jany Causin, délégué syndical CFTC. "On a quand même le sentiment du devoir à moitié accompli parce qu'on est un peu loin de nos demandes du début."
Pour autant, les représentants du personnel ont réussi à obtenir qui "les satisfait" concernant l'accompagnement des salariés les plus anciens. "Tout a été fait de manière à ce que les anciens puissent partir dignement avec le résultat du travail qui a été effectué chez Marelli depuis des années", poursuit le syndicaliste. "C'était notre mot d'ordre."
Une usine en perte de vitesse
À noter que les salariés étaient en grève depuis le 9 novembre, pour la deuxième fois depuis l'annonce de la fermeture de leur usine le 4 octobre. Très inquiets de la situation critique de leur site et de l'état du marché du travail industriel dans leur département, les employés s'étaient résolus à entamer une grève pour négocier un PSE (plan de sauvegarde de l'emploi). Les services du ministère de l'Économie eux-mêmes avaient déclaré les soutenir, sans pour autant intervenir dans les négociations.
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Au 12 octobre, après six jours de grève, ils avaient repris le chemin des ateliers. Mais les négociations étaient loin de les satisfaire. La direction leur proposait des indemnités de licenciement égalant 24 mois de salaire en moyenne, ainsi qu'un congé de reclassement entre 12 et 15 mois à hauteur de 75 % de la rémunération actuelle.
Pour rappel, le groupe a décidé de fermer deux usines en France, à Argentan (Orne) et Saint-Julien-du-Sault. Cette dernière "fait face depuis des années à une chute significative des commandes à court et moyen termes", selon l'entreprise. "Durant ces deux dernières années, l’usine de Saint-Julien-du-Sault n’a travaillé qu’à 30 % de sa capacité. En dépit des efforts accomplis, l’usine a fait état d’une perte d’exploitation significative de plus de 24 millions d’euros entre 2018 et 2022."
Incompréhensible pour les syndicats, qui estiment que l'usine icaunaise est en mesure d'honorer les commandes si on les leur confie. Mais "ils les donnent plutôt à des sites en Pologne ou en République Tchèque...", déplorait Jany Causin, lors du premier mouvement de grève.