Les salariés de l'usine Marelli de Saint-Julien-du-Sault (Yonne) ont décidé de reconduire leur grève ce mardi 10 octobre, à l'issue d'une rencontre avec la direction. Une semaine plus tôt, le groupe avait annoncé son intention de fermer l'usine, menaçant 125 emplois.
Le combat ne fait que commencer pour les salariés de l'usine Marelli de Saint-Julien-du-Sault. Ce mardi 10 octobre, des représentants du personnel - délégués syndicaux, élus et membres du CSE - ont rencontré la direction lors d'un comité social et économique extraordinaire. Ils demandaient le maintien des emplois et de l'activité sur le site.
"C'est une famille ici"
À l'issue de la rencontre, les grévistes ont décidé à l'unanimité de reconduire la grève, qu'ils mènent depuis près d'une semaine. "On a appris que le groupe a livré notre client avec des pièces qu'ils avaient stockées sur un autre site italien", livre Najim Kaddouri, délégué syndical CFDT. "On est encore sous le choc, parce que ça veut dire que ça fait des années qu'ils font des stocks pour casser notre grève."
"Ils avaient prévu de fermer notre usine. C'était planifié depuis des mois et années."
Najim Kaddouri,délégué syndical CFDT
De son côté, la direction indique que ces livraisons ont eu lieu pour honorer les commandes. Elle demande la reprise du travail aux 125 salariés.
Mais pour ces derniers, hors de question de laisser l'usine fermer sans combattre. "Pour beaucoup, c'est une famille ici", sourit une employée. "On a tous commencé pratiquement en même temps, on a 20 ans d'ancienneté... Tout le monde se tutoie, et c'est une entreprise familiale et on ne retrouvera pas ça ailleurs. Donc il faut qu'on soit solidaire, on ne peut pas se laisser faire !"
L'usine en sursis
Le 4 octobre dernier, le groupe Marelli faisait part de sa volonté de fermer deux de ses sites en France : celui d'Argentan (Orne) qui compte 167 employés, ainsi que celui de Saint-Julien-du-Sault. Les salariés que nous avions rencontrés nous avaient alors fait part de leur "choc".
"On connaissait les difficultés du site, parce qu'on n'avait pas de projets", expliquait Jany Causin, délégué syndical CFTC. "On pensait qu'il allait y avoir un PSE (un plan de sauvegarde de l'emploi) qui concernerait quelques personnes, mais de là à nous annoncer la fermeture directe du site dans six mois..."
Selon Marelli, le site fait état d'une "perte d'exploitation significative de plus de 24 millions d'euros entre 2018 et 2022". Par ailleurs, il n'a travaillé qu'à 30% de sa capacité au cours des deux années précédentes, avance l'équipementier, avec des prévisions de marché "négatives pour les années à venir".
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La fermeture de l'usine de Saint-Julien-du-Sault marquerait un nouveau coup dur pour l'industrie icaunaise. Pour rappel, de nombreux sites industriels de premier ordre ont récemment mis la clé sous la porte, comme Benteler et SKF, entraînant la suppression de centaines d'emplois.