« On était bouleversé par la générosité des gens » : ils rallient l'Yonne à Espelette en auto-stop, sans argent

Après huit jours de voyage à travers la France, Nicolas et Tom, habitants de l'Yonne, sont arrivé à Espelette. Ils ont choisi de vivre cette aventure humaine à deux, sans argent, sans voiture et avec un minimum de matériel.

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Le 16 juillet, Nicolas, 38 ans et Tom, 17 ans ont rejoint Espelette (Pyrénées-Atlantiques), après un périple en auto-stop, sans argent et avec le minimum de matériel. Le parrain et son filleul ont voyagé pendant huit jours sur 835 kilomètres, avec l'objectif d'approfondir leurs liens. Originaires de l'Yonne, les deux voyageurs sont partis de la commune de Mont-Saint-Sulpice, où habite Nicolas. 

"On a créé des liens assez intenses en très peu de temps"

C'est heureux et nostalgique que le duo revient sur ce voyage. « On ne voulait pas que ça se termine » confie Tom. « On est vraiment resté une demi-heure devant le panneau d'Espelette pour ne pas terminer l'histoire toute suite » ajoute son parrain, très ému de l'aboutissement de ce projet. 
Ils avaient envisagé devoir sauter des repas, ou de dormir à belle étoile au cours de leur aventure. Mais le voyage s'est parfaitement déroulé. Sur leur route, les restaurateurs étaient heureux d'offrir une table aux deux vagabonds (comme ils se sont nommés sur les réseaux sociaux) : « ils ont tous joué le jeu, en nous remerciant même d'être venus les voir » sourit Nicolas. 

Les deux voyageurs ne comptent plus les expériences heureuses et les rencontres fortuites : « une femme nous a prêté les clefs de son appartement et elle est allée dormir chez ses parents. Elle est revenue nous chercher pour déjeuner avec elle le lendemain » commente-t-il, toujours surpris de cette marque de confiance. « On était vraiment bouleversé par la générosité des gens, on n'avait rien à leur donner à part notre bonne humeur » rapporte Nicolas. « On a créé des liens assez intenses en très peu de temps. On avait du mal à se détacher » témoigne-t-il avec émotion. 

Sans un sous en poche pendant huit jours, le duo dit ne pas avoir pâti de cette contrainte : « tout ce qu'on aurait pu faire avec de l'argent, on l'a fait d'une autre manière. On n'avait plus du tout la notion d'argent, c'était complètement inexistant pendant le périple » décrit Nicolas, pour qui la dimension matérielle et financière de ce projet passait au second plan.  

Rencontre avec l'histoire

Les deux hommes se souviennent particulièrement de leur journée à Oradour-sur-Glane (Nouvelle-Aquitaine). « J'ai toujours voulu visiter cet endroit. Et il se trouve que c'était plus proche que ce que l'on imaginait du lieu de notre passage » se souvient Nicolas. Là-bas, ils font la rencontre du maire, qui les héberge pour la nuit.
Après une visite marquante de ce lieu chargé d'histoire, l'élu leur propose une rencontre étonnante. Dès le lendemain, ils passent plus d'une heure avec Robert Hébras, dernier survivant du massacre d'Oradour-sur-Glane. L'homme, âgé aujourd'hui de 96 ans, leur raconte son histoire : « il y a eu seulement six personnes qui ont réussi à fuir ce jour là. Il ne rencontre plus personne aujourd'hui, mais nous, il a accepté. […] On s'y projetait réellement, c'était assez impressionnant » confient les deux hommes, marqués par cet échange.

Les origines d'un projet unique

Ce projet a germé dans l'esprit des deux voyageurs en 2020. Après une année marquée par la pandémie, ils souhaitaient se redynamiser et retisser du lien. « On peut avoir des bonheurs simples et pas à l’autre bout du monde, mais juste à coté de chez nous » explique Nicolas. Quant au point d'arrivée, il s'est imposé de lui-même : « on est parti sur destination Espelette pour pimenter nos vies » avait-il ajouté.

Pour Nicolas, ce défi a également une dimension de dépassement de soi. Atteint d'une sclérose en plaque depuis 2008 et d'un cancer depuis 2015, il a vu dans ce challenge un message de vie positif, malgré la maladie.

 

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