VIDÉO. Violences urbaines : "ils sont en train de détruire notre propre quartier", vive émotion aux Champs-Plaisants à Sens

La nuit du 29 au 30 juin a été marquée par des émeutes partout en France. En Bourgogne, Sens (Yonne) fait partie des villes les plus touchées. Le centre social en construction a été incendié dans le quartier des Champs-Plaisants, des millions d'euros de dégâts sont à déplorer. Les habitants sont sous le choc.

L'escalade continue. Pour la troisième nuit consécutive, des émeutes ont éclaté dans toute la France en réponse à la mort de Nahel, tué par un policier lors d'un contrôle routier le 27 juin dernier. En Bourgogne, des affrontements entre forces de l'ordre et émeutiers ont eu lieu dans de nombreuses villes : Dijon, Mâcon, Chalon-sur-Saône... et Sens, dans l'Yonne, où d'importants dégâts sont à déplorer.

"La nuit du 29 au 30 juin a été marquée par une escalade de la violence inacceptable au cœur de notre ville de Sens", indique ce vendredi matin Paul-Antoine de Carville, maire (LR) de la ville, "et plus précisément dans le quartier des Champs-Plaisants."

Une cinquantaine de jeunes ont à nouveau semé un chaos indescriptible, laissant derrière eux un bilan dévastateur sur les plans matériel et financier, mais surtout humain et social.

Paul-Antoine de Carville,

maire (LR) de Sens

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Pendant les interventions de la nuit à Sens, un policier municipal a été légèrement blessé. Emmené à l'hôpital pour des examens d'usage, il s'est vu prescrire trois jours d'ITT.

Plus de 4 millions d'euros de dégâts aux Champs-Plaisants

Dans le quartier des Champs-Plaisants, où les heurts se sont déroulés, des dizaines de poubelles ont brûlé. Vers 4 heures du matin, au terme de longs affrontements, le futur centre social toujours en construction a lui aussi été incendié.

"Ce bâtiment, dont les travaux s'élevaient à plus de 4,3 millions d'euros, devait abriter un centre d'animation, une mairie annexe, un accueil centralisé, la maison du projet NPNRU et un pôle petite enfance avec une crèche de 22 berceaux", précise Paul-Antoine de Carville.

Cet acte de destruction ciblée est une attaque directe contre l'avenir de notre ville et le renouveau du quartier.

Paul-Antoine de Carville

"Les bénéficiaires du centre social sont anéantis"

Ce vendredi, l'émotion était vive aux Champs-Plaisants. "J'ai un peu pleuré ce matin, quand j'ai appris ce qu'il s'était passé", avoue Ghislaine Pieux, vice-présidente du centre social. "Ça fait trois ans qu'on est sur le projet. Pour les 9 000 habitants, c'était important. Tout le monde y avait travaillé : les jeunes, les éducateurs, les animateurs, les élus... Les bénéficiaires sont anéantis."

En attendant la fin des travaux, prévue début 2024, les activités du centre social se tiennent dans des mobil homes. L'incendie du chantier va les contraindre à y demeurer, ce qui "va restreindre l'accueil des familles et enfants, parce qu'on n'a pas l'espace d'accueillir tout le mondeComment faire comprendre à nos jeunes que c'est pour eux ?", ajoute Ghislaine Pieux.

Quand est-ce qu'on va pouvoir reconstruire un centre social comme celui-ci ? Je ne sais pas si on en aura les moyens.

Ghislaine Pieux,

vice-présidente du CCAS de Sens

Parmi les habitants que nous avons rencontré, le choc et l'indignation primaient. "C'était une construction pour les jeunes, et tout est parti en fumée. Tout le monde est choqué. Toute la nuit, ça a travaillé les gens, parce que ce n'est pas normal !", tempête un riverain.

Tout le monde se demande pourquoi, pourquoi, pourquoi ?

Un habitant des Champs-Plaisants

"C'est tout simplement aberrant", abonde un autre. "C'est quelque chose fait en faveur de nos jeunes, pour nos petits frères et petites sœurs. Il faut qu'ils comprennent qu'ils sont en train de détruire notre propre quartier."

Pour rappel, d'autres villes dans l'Yonne ont été touchés par les débordements. 32 interventions ont été menées dans le département. Au plus fort des événements, 150 policiers, gendarmes et pompiers étaient déployés sur l'ensemble du territoire.

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