Témoignage. Un interne a travaillé au CHU de Dijon et à l'hôpital de Joigny : "Ce sont deux mondes à part"

Publié le Écrit par Da Silva Nicolas

Ce vendredi 28 avril, les 35 000 internes en France étaient appelés à faire grève au sein de leurs hôpitaux. Parmi eux, Damien Buat-Ménard, interne à l'hôpital de Joigny (Yonne) et passé par le CHU de Dijon. Deux établissements aux conditions de travail drastiquement différentes selon le jeune homme de 25 ans.

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Damien Buat-Ménard a fait son cursus de médecine à Dijon. Actuellement en 6ème année, il est interne à l'hôpital de Joigny dans l'Yonne au service médecine polyvalente. Mais avant, le jeune homme de 25 ans est passé par le CHU de Dijon au service médecine générale. Et pour Damien, ce sont deux mondes qui ne se ressemblent en rien.

Lorsque Damien est arrivé au centre hospitalier universitaire de Dijon, difficile de ne pas constater la quantité de travail colossale de certains services. "Le rythme était très intense dans certains services car il y a un manque d'effectifs. Certains travaillaient 70 à 80 heures par semaine. "

Des horaires qui démoralisent les internes des grands hôpitaux, et qui le font savoir aux autres. "Ils nous disent de ne pas venir. Mais on n'a pas le choix, certaines spécialités peuvent se faire uniquement dans les hôpitaux universitaires", raconte-t-il.

"On travaille 45 heures et c'est très respectable"

À Joigny, le jeune homme n'a pas le même rythme que ces collègues à Dijon. "Je travaille environ 45 heures par semaines et c'est très respectable. On a beaucoup moins de patients ici. À Dijon, il y avait une demande énorme et on manquait cruellement de médecins."

De nombreux internes en France se sont mobilisés pour une grève nationale dans les établissements hospitaliers. Outre leurs conditions de travail, ils demandent également une revalorisation salariale. Mais à Joigny, Damien confie avoir un salaire décent. "Je ne me sens pas sous-payé par rapport à ce que je dois faire. Nous avons des conditions de travail acceptables ici."

À Joigny, on prend plus le temps avec les patients.

Damien Buat-Ménard

Interne à l'hôpital de Joigny (89)

Mais ses collègues à Dijon n'ont pas le même avis sur la question. "Mon ami qui a été interne au CHU de Dijon travaillait du soir au matin avec très peu de pause. Et son salaire était bas par rapport au travail fourni", assure-t-il.

Si la charge de travail n'est pas la même entre ces deux établissements, le cadre non plus.  "C'est complètement différent à Joigny. C'est un endroit presque familial, il y a moins de personnel donc on est amené à connaître tout le monde." Un contraste avec le CHU de Dijon, où on retrouve près de 9 000 professionnels. 

Des internes en manque de formation

Damien nous raconte que durant leur période de stage, les internes doivent avoir 2,5 jours de formation par semaine. Une convention rarement respectée dans les hôpitaux des grandes villes. "On n'a pas le temps de prendre ces deux jours. Entre les nuits de garde, les week end et tout ce qu'il y a en semaine, la plupart des internes ne bénéficient pas de ces heures de formation", concède Damien. 

Un manque de formation qui a une incidence aujourd'hui. "C'est déjà arrivé que je sois confronté à des situations que je n'avais jamais vues en vrai. Dans ces cas-là, on fait au mieux, on utilise sa tête."

En 2022, les internes représentaient 40% des effectifs médicaux en France. 

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