Dans l'Yonne, les vignerons ont le sourire. Les fortes chaleurs couplées à la pluie annoncée à la mi-août laissent présager de bonnes récoltes pour les viticulteurs, malgré un début d'année compliqué par le gel.
C'est le sourire aux lèvres que Christian Moreau parcourt ses parcelles de Chablis. Pour ce vigneron bio, pas de doute : le millésime 2022 devrait être d'excellente facture. "C'est assez difficile à comparer aux autres années tant que le raisin n'est pas dans le pressoir", tempère-t-il toutefois. "Mais niveau qualité, ça se présente bien."
"On reste prudent sans être pessimiste"
La pluie attendue la semaine du 15 août devrait permettre au raisin de rattraper le retard de développement engendré par la sécheresse. "Un peu d'eau, et le fonctionnement naturel de la plante va repartir", explique Thierry Richoux, viticulteur à Irancy. "L'accumulation de belles températures et de sécheresse, avec un vent toujours important et constant, ça fait que la maturité est en train de stagner."
Toutes les conditions sont réunies pour que le cru 2022 soit beau, voire très beau.
Thierry Richoux, vigneron bio à Irancy
Même projection chez Christophe Ferrari, producteur de pinot noir. "Le potentiel qualitatif cette année est élevé. On est parti pour faire quelque chose de très bien... peut-être même qu'on pourra utiliser encore un meilleur adjectif", sourit-il.
Reste que, face aux risques d'orages, le vigneron se montre circonspect. En 2020, il avait déjà perdu 60% de sa production à cause des aléas climatiques, tandis qu'en 2021, ce chiffre s'élevait à 80%. "On ne sait jamais trop ce qu'il va se passer. Donc on reste prudent sans être pessimiste."
Une année presque catastrophique à cause du gel
Mais ces prédictions d'excellent millésime viennent tout de même soulager les producteurs. Les récoltes étaient en effet loin d'être assurées au printemps. Début avril, un épisode de gel a causé des dégâts plus ou moins importants chez certains viticulteurs. Dans le Chablisien, Jean-François Bordet estimait alors avoir perdu entre 20 et 30% de sa future récolte. "On en aura toujours une, mais elle ne sera pas complète", racontait-il à France 3 Bourgogne.
Les vignobles de Christophe Ferrari ont eux aussi été touchés par ces gelées. S'il s'attendait à l'époque à des "dégâts sournois", il se voulait cependant confiant. "Pour l'appellation, ça va être difficile de faire pire que l'an dernier", avançait-il.
Si tout se passe bien, les vendanges devraient commencer début septembre pour ces crus icaunais.