Mort d'Alexia : "Nous devons éviter le poison de la vengeance"

Alors que le corps brûlé de la joggeuse Alexia Daval a été formellement identifié, les fidèles de la paroisse de Gray en Haute-Saône se sont rassemblés ce mercredi matin pour la messe de Toussaint. 

Beaucoup de monde ce mercredi matin en l'église de Gray. Le maire de la ville Christophe Laurence a appelé à un temps de recueillement. 

Le meurtre de la jeune femme a choqué et effrayé les habitants de Gray. "Comment des personnes peuvent-elles commettre de tels actes. Comment vivre avec de telles blessures", a lancé le père Laurent Bertillo pendant la messe mercredi matin à Gray.

Parler de pardon aujourd'hui est indécent, mais nous devons éviter le poison de la vengeance

a insisté le prêtre.

"Nous sommes sous le choc (...) j'avais un espoir que le corps ne serait pas celui d'Alexia", a pour sa part déclaré Christophe Laurençot, le maire de cette commune de 5.000 habitants, invitant à respecter le temps du deuil de la famille.

Je fais confiance aux enquêteurs. Ils vont redoubler d'efforts
a-t-il conclu. Il a précisé "ne pas avoir à ce jour d'informations sur l'enquête".

Aucun suspect n'avait été identifié pour l'instant. Les enquêteurs ont de très nombreuses pistes à vérifier, notamment dans l'entourage de la jeune femme.

Un nouvel appel à témoin est lancé

Un nouvel appel à témoins  été lancé mercredi par le parquet. Il invite à "signaler tout fait suspect constaté, dans les environs de Gray et de la forêt de Velet-Esmoulin, durant le week-end du 28 et 29 septembre, qui peut donner lieu à un signalement à la gendarmerie au numéro dédié : 03 84 65 11 45".

L'enquête sera longue et compliquée, ont estimé les enquêteurs. Un travail technique minutieux est mené dans le bois où le corps de la jeune femme a été trouvé, caché sous des feuillages. Les experts réalisent des prélèvements, collectent les éventuelles traces biologiques, recherchent des empreintes permettant de comprendre comment le corps a été acheminé jusqu'au bois.

Trois drones de la section de recherches de la gendarmerie des transports aériens ont été utilisés. Ils peuvent photographier et filmer la scène de crime afin de repérer d'éventuelles "traces de roulage et de pneus sur les prairies" invisibles depuis le sol, explique le commandant de la gendarmerie de Haute-Saône, Jean-Michel Blaudez.

Un autre travail consiste a recueillir les témoignages afin de comprendre ce qui s'est passé. Selon son mari, Alexia est partie à 09H30 samedi. Le trajet habituel de son jogging suit les bords de la Saône. Les enquêteurs cherchent des témoins qui l'ont vu courir et éventuellement être approchée par son ou ses meurtriers.

Beaucoup de questions sont encore sans réponses. Alexia Duval a-t-elle emprunté un autre trajet ? Connaissait-elle son agresseur ? Où a-t-elle été interceptée ? Où a-t-elle été tuée ? Quand et comment ?