Le groupe nucléaire Areva s’apprête à supprimer 3 000 à 4 000 emplois en France et à vendre une grande partie de sa division réacteurs à EDF. Les salariés étaient nombreux à manifester leur colère lors d’un rassemblement mardi 15 septembre 2015.
Environ 2 500 salariés venus de toute la France, et notamment de Saône-et-Loire, ont manifesté devant le siège d’Areva, à la Défense, près de Paris.
Ils répondaient à l’appel d’une intersyndicale (CGT, CFDT, FO, CFE-CGE, Unsa-Spaen).
Que dénoncent les syndicats ?
Le groupe a connu des pertes record de 4,8 milliards d'euros en 2014.Un plan de restructuration est en cours. Il vise à réaliser un milliard d'euros d'économies d'ici 2017. Outre les suppressions d'emplois, le plan comprend diverses mesures comme le gel des salaires, la réduction des RTT...
Les difficultés financières d'Areva, "ce n'est pas la faute des salariés, mais c'est eux qui paient plein pot", dénoncent les syndicats. "Les salariés qui partent comme ceux qui restent vont morfler", prévient Pascal Evariste (CGT), pour qui la mobilisation de mardi marque "le début de la bagarre".
"Sur les 3 600 suppressions d’emploi dans le groupe Areva, même les sites industriels seront impactés. On n’a pas encore les chiffres, mais nous serons aussi touchés en Saône-et-Loire", déclare Patrick Buchot, délégué CFDT Areva Saint-Marcel. Le groupe nucléaire Areva possède trois sites en Saône-et-Loire, ils sont situés à Saint-Marcel, Chalon-sur-Saône et au Creusot.
Les salariés obtiendront-ils des garanties de la part d'EDF ?
Les manifestants protestaient aussi contre le démantèlement du groupe. Car, face aux difficultés financières d'Areva, l'Etat a décidé de confier à EDF la majorité d'Areva NP, c'est-à-dire l'activité réacteurs."Areva Saint-Marcel fait partie de la branche Areva NP qui va être prochainement rachetée par EDF", explique Alexandre Crétiaux, secrétaire du CE Areva Saint-Marcel, en Saône-et-Loire. "Aujourd’hui, on est là pour éviter la perte de l’emploi suite au PDV (plan de départs volontaires), maintenir les compétences. Nous sommes là aussi pour nous faire entendre, pour avoir des garanties au niveau de notre futur employeur EDF", précise-t-il.
Car, malgré la vente d’une partie d'Areva NP à EDF, les salariés sont inquiets pour l’avenir. Ils s’interrogent sur la pérennité du groupe et au-delà sur l'avenir de la filière nucléaire française.