Agriculture bretonne. Les chiffres 2022 montrent des prix en hausse… mais soulèvent des questions

L’observatoire économique et social des filières agricoles et agroalimentaires de Bretagne a rendu publics, ce 2 mai, les chiffres 2022. La très célèbre loi de l’offre et de la demande s’applique en agriculture aussi. Quand les volumes chutent, les prix s’envolent. Mais quand les volumes chutent, c’est plutôt une mauvaise nouvelle !

Lait, porcs, volailles, légumes… les productions bretonnes marquent le pas. En tonnage, les abattages de porcs ont chuté de 3 % par rapport à 2021 et ont atteint leur plus bas niveau depuis 2014. 
Les abattages de volailles tombent sous la barre des 500 000 tonnes (498 000 tonnes), ils étaient à 532 000 tonnes en 2018. 

En lait, la collecte a baissé de 1,3 % en 2022. 

Quant aux légumes de plein champ, la sécheresse et les forts coups de chaud de l’été 2022 ont engendré un recul de 40 à 50% des rendements de haricots verts. 

Des prix qui grimpent

Quand les volumes chutent, les prix grimpent. En 2022, le prix du porc a parfois dépassé les 2 euros au kilo au Marché du Porc Breton de Plérin. 

Le lait atteint presque 450 euros les 1 000 litres, ce qui fait une moyenne annuelle du prix du lait payé au producteur en hausse de 21,1 %. 

Enfin, pour les œufs, la cotation s’est envolée, de plus 80 % par rapport à 2021 !

Mais des questions qui inquiètent

En 2022, 466 élevages laitiers ont disparu en Bretagne. C’est plus d’une ferme par jour. Cela représente 17 150 vaches laitières en moins, soit un cheptel réduit de 2,4 %.

Cela fait des années que les éleveurs le disent, le lait, c’est deux traites par jour, 365 jours par an. Beaucoup de travail, beaucoup de pression, beaucoup d’investissements pour des revenus qui n’étaient pas au rendez-vous. Certains ont préféré arrêter. 

En bovins pour la viande, les chiffres sont plus inquiétants encore. Le cheptel allaitant a perdu 3,6% de ses vaches, - 21% en 10 ans. 

Le prix des matières premières s’emballe

Et la situation pourrait encore se tendre, car la situation internationale et les difficultés climatiques font grimper les prix de l’énergie et de l’alimentation animale. 

Ainsi, le prix du blé livré en Bretagne a augmenté de 38% en un an. Le coût de l’aliment porc a grimpé de 31%, celui de l’aliment pour les poules pondeuses de 32%. 

Le tarif de l’énergie, déjà en hausse de 30% en 2022, pourrait même tripler en 2023. 

Plus de la moitié (54 %) des chefs d’exploitation ont plus de 50 ans. La Région souhaite installer 1 000 jeunes par an d'ici à 2028, mais aujourd’hui, les départs ne sont pas compensés par les installations. On compte une installation pour près de trois départs. 

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