Depuis le début de l'année, la pression financière est de plus en plus forte sur les producteurs laitiers en France, et en Bretagne. Malgré l'augmentation du prix du lait, difficile pour eux d'aborder l'avenir avec sérénité.
Sécheresse, guerre en Ukraine, crise de l'énergie, depuis quelques mois, la situation économique et climatique affecte tout le secteur de l'agriculture, et particulièrement les producteurs laitiers.
Les charges élevées, cela existe depuis longtemps mais avec le contexte mondial, ce phénomène s'est accéléré considérablement
Fabienne Garel, productrice laitièreFrance 3 Bretagne
Le carburant, l'électricité, le gaz, tout augmente pour les producteurs, mais aussi pour les gens avec qui ils travaillent : "Cela se répercute sur les entreprises qui viennent travailler dans nos exploitations. Et nous, on se prend tout de plein fouet", rajoute Fabienne Garel.
Cependant, le cours du lait a augmenté ces derniers mois, aux alentours de 450€ pour 1 000 litres de lait.
"Ce n'est clairement pas assez pour surmonter les charges qui nous sont imposées, surtout quand on voit les prix dans les autres pays européens", contraste la productrice laitière, aussi présidente de la FDSEA 22.
600€ pour 1 000 litres de lait au Pays-Bas
En effet, en Allemagne et en Belgique, le prix pour 1 000 litres de lait approche les 500€ alors qu'il est à plus de 600€ pour 1 000 litres au Pays-Bas.
En plus de cela, les prix de vente dépendent du prestataire à qui il est revendu. Comme de nombreux producteurs bretons, Fabienne Garel revend son lait à la coopérative Sodiaal.
"Dans les Côtes-d'Armor, on doit être un producteur sur trois à travailler avec Sodiaal. En ce moment, le prix du lait est aux alentours de 420€ pour 1 000 litres. On ne peut pas s'en sortir avec des prix comme ça", déplore-t-elle.
Des contraintes qui poussent les producteurs à mener des actions coup de poing. Dans le Finistère, en février, les producteurs ont bloqué plusieurs grandes surfaces pour protester contre le prix d'achat. Des actions similaires ont été menées partout en France.
Pour préparer l'hiver, la FDSEA des Côtes-d'Armor demandent donc une augmentation de 50€ du prix de revente, pour qu'il atteigne le seuil des 500€ pour 1 000 litres.
"Avec cette somme on pourrait enfin vivre de notre travail", souligne Fabienne Garel. "C'est un métier contraignant. Certains producteurs préfèrent arrêter pour produire des céréales. On a vraiment besoin d'aide, et c'est à l'État de nous la donner."