À 2000 milles de l'arrivée à Brest, dans la dernière ligne droite, Charles Caudrelier va affronter deux dépressions, avec un bateau fragilisé. Avant de rejoindre les côtes bretonnes, il va devoir patienter pour éviter de s'engager dans un aléa météo "violent". D'abord évoquée pour le 23 ou 24 février, Charles Caudrelier vient d'annoncer que son arrivée ne serait probablement pas à Brest avant lundi 26 février.
"C'est du lourd qui nous attend", prévient le skipper Charles Caudrelier. Le retour à la maison se dessine à l'horizon, mais la météo pourrait retarder l'arrivée du maxi-trimaran Edmond de Rothschild. Le leader de la course autour du monde sur voilier de classe "Ultim", les plus gros bateaux de course au large, vient d'annoncer au cours d'un point presse en visio qu'il n'envisageait pas de rejoindre Brest avant lundi 26 février. Deux grosses dépressions sont annoncées dans l'Atlantique Nord.
il suffit d'une vague pour casser tout
Charles Caudrelier
"C'est quand même du violent, avec beaucoup de mer, jusqu'à 8 mètres de mer, qui s'annonce, il suffit d'une vague pour casser tout," s'inquiète Charles Caudrelier. "Même sur un bateau neuf, ce serait très risqué de rentrer là-dedans", poursuit-il en évoquant la première des deux dépressions, signalée dans l'Atlantique Nord pour jeudi 22 février.
Son bras avant cassé, le trimaran est fragilisé
Au cours du point presse, Charles Caudrelier dévoile qu'il a "cassé le bras avant (du bateau), sur l'aile, au quatrième jour de course". Cette casse a exposé davantage son voilier, le fragilisant, durant la suite de la course. Quand une vague a cassé le bras avant de son maxi-trimaran, "il n'y avait que 4 mètres de vague!", tient à préciser le skipper originaire de Fouesnant qui mène la course. Quand il y a trop de vent, "on ne peut pas vraiment contrôler la vitesse", raconte le skipper, et c'est à ce moment-là que le bateau peut venir heurter une vague plus haute que les autres, et casser.
Ils ne sont plus que 5 skippers dans la course, depuis l'abandon de Tom Laperche, le 18 janvier 2024.
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Face aux deux dépressions à venir : "s'il faut attendre, j'attendrai"
Le skipper du maxi Edmond de Rothschild poursuit sa marche en avant, mais il va devoir réduire l'allure. "Mon objectif, c'est de ramener ce bateau", insiste-t-il, "parce mon équipe le mérite, et je suis pour la méritocratie !" "Le Finistérien vient d'avaler 600 milles (1 111 km) en 24 heures. Ce lundi matin du 19 février, le maxi-trimaran Edmond de Rothschild progressait à 23 nœuds, plein nord, dans un vent de nord-est d’une quinzaine de nœuds.
Thomas Coville ne lâche rien
Plus de 2 300 miles derrière le leader, se démène Thomas Coville sur Sodebo Ultim 3. L'expérimenté Thomas Coville a repris samedi la deuxième place de l'Ultim Challenge à Armel Le Cléac'h, arrêté au Brésil pour réparer son navire. Au cours des dernières 24 heures, Thomas Coville a beaucoup manœuvré pour arracher son géant des mers à la faiblesse de l’alizé près des côtes brésiliennes.
Dans la douleur
Armel Le Cléac’h a repris sa marche en avant. Reparti quelque 400 milles derrière son rival, le skipper du Maxi Banque Populaire XI avance à petits pas : 180 milles parcourus au cours des douze-quatorze dernières heures, et des conditions peu propices à la vitesse. Il faut conserver un moral d'acier pour accepter le coup du sort : deux avaries de safran qui ont forcé le skipper à faire, samedi 17 février 2024, une escale technique à Rio de Janeiro.
Le classement :
- Charles Caudrelier sur Maxi Edmond de Rothschild
- Thomas Coville sur Sodebo Ultim 3 à 2.300 milles du premier
- Armel Le Cléac'h sur Maxi Banque Populaire XI à 2.800 milles du premier
- Anthony Marchand sur Actual Ultim 3 à 5.893 milles du premier
- Eric Péron sur Adagio à 6.353 milles du premier
- Tom Laperche sur SVR-Lazartigue (Abandon)