Carhaix. "Betek an trec'h", "jusqu'à la victoire" : les défenseurs des emplois en breton mobilisés ce mercredi

Près de 800 manifestants ont défilé dans les rues de Carhaix, ce mercredi après-midi, pour défendre la langue bretonne et les emplois qui en découlent. Mobilisés depuis que le Conseil constitutionnel a déclaré l'enseignement immersif contraire à la Constitution, ils ne décolèrent pas.

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"Travailleurs de langue bretonne, vous faites tourner la baraque avec peu de moyens". Dans les rues de Carhaix, ce mercredi après-midi, banderoles et chants en breton ont accompagné la marche des quelque 800 manifestants venus défendre la langue bretonne et les emplois qui en découlent. En ligne de mire : l'avis du Conseil constitutionnel qui a jugé l'enseignement immersif contraire à la Constitution et le rapport interne de l'Education nationale, datant de 2019, qui indique que les écoles Diwan sont en opposition avec la loi.


"L'immersion fonctionne"

Même si Jean Castex a tenté de calmer le jeu, le 15 septembre dernier, en assurant qu'une circulaire viendrait sécuriser l'enseignement par immersion, les travailleurs de la langue bretonne maintiennent la pression. A l'instar de Nadège le Mabec, formatrice en langue bretonne au sein de Roudour, une structure où les adultes peuvent apprendre le breton par immersion. "On voit qu'au bout de six mois, les gens parlent bien la langue, souligne-t-elle. L'immersion fonctionne. En breton, il y a des emplois dans les secteurs de l'enseignement, de la petite enfance, des médias. Plus il y aura de gens qui parlent breton, plus il y aura des emplois en lien avec la langue bretonne".
 


Présent à cette mobilisation, le député Paul Molac, auteur d'une loi renforçant les langues régionales adoptée au mois d'avril par l'Assemblée nationale puis retoquée par le Conseil constitutionnel, rappelle que "les langues régionales ne sont une menace pour personne. Le gouvernement, qui est garant de la paix sociale, l'a bien bien compris et s'est rendu compte que ce que demande le Conseil constitutionnel est en décalage avec ce que veut la population. Le gouvernement n'interdira pas l'enseignement par immersion. Maintenant, il faut porter le fer et dire clairement que l'on veut un changement de Constitution" ajoute le parlementaire breton. 

La coordination des travailleurs de la langue bretonne et de la culture bretonne demande également des moyens pour travailler et se tourne vers la Région Bretagne. "Il faut augmenter de manière significative le budget de la langue bretonne, explique-t-elle dans un communiqué. Cette augmentation est indispensable au développement des activités en breton, notamment par la création de postes"

 

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