La maternité de Landerneau fermée pour dix jours. "On ne veut pas que cette suspension soit le début d'une fin"

Alors que les accouchements à l’hôpital de Landerneau sont suspendus pour dix jours, faute d’anesthésistes, Xavier Hamon, le président de la commission d’établissement, pointe du doigt les choix du gouvernement, qui, selon lui, visent à démanteler l’hôpital public. Ce vendredi 5 mai, environ 150 personnes se sont rassemblées pour dire leur soutien à cette maternité de proximité.

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"J’ai déjà eu deux enfants ici, j’imaginais revenir pour un troisième. Ça remet tout un projet en question. On subit quelque chose qu’on n’a pas du tout imaginé". Enceinte, Célia a tenu à braver la pluie et venir manifester son soutien à la maternité de Landerneau, qui ferme ses portes pour 10 jours, dès ce 5 mai, faute de médecins anesthésistes disponibles.

Une fermeture provisoire, certes, mais qui crée beaucoup d'émois et suscite beaucoup d'inquiétudes.
"Quand on vient à la maternité, on est déjà assez sensible, ajoute Célia. C’est dommage de rajouter du stress sur une période déjà délicate dans la vie. On a envie d’accueillir notre futur bébé dans des conditions qu’on a projetées. Là, on se sent un peu insécurisées".   

Trouver une solution pérenne 

Présente également sur place, la secrétaire de la CFDT à l'hôpital de Landerneau, Gaëlle Yannic, parle de situation très tendue. En ce début mai, il manque deux médecins anesthésistes pour pouvoir assurer le bon fonctionnement de la maternité.
"C’est compliqué partout, affirme-t-elle. Aujourd'hui, c’est Landerneau qui en fait les frais mais l’idée c’est que la maternité de Landerneau, une maternité de proximité, une maternité à taille humaine, perdure".

Durant cette période, compléter les tableaux de service, activité déjà compliquée en avril, était devenu impossible.

"Une décision regrettable"

Il y a eu "des arrêts de travail inopinés chez les médecins anesthésistes" selon un communiqué de l'hôpital, qui précise : " En dépit des efforts menés pour effectuer des remplacements en lien avec l’ARS et pour garantir la sécurité des prises en charge, le centre hospitalier doit réorienter temporairement les accouchements pendant 10 jours".

En attendant, les accouchements sont donc suspendus à partir de ce vendredi 5 mai et jusqu’au lundi 15 mai, au centre hospitalier Ferdinand-Grall de Landerneau.

"C’est une décision regrettable". Xavier Hamon ne peut que déplorer la décision de l’agence régionale de Santé, " qui finalement ne sait pas mieux faire que nous" dit-il .

Le médecin, chef du service des urgences à Landerneau et président de la commission médicale d’établissement, espère encore trouver une solution pérenne d’ici la fin mai mais ne cache pas son inquiétude sur d’éventuelles autres fermetures pour la période estivale. Notamment avec l'entrée en vigueur de la loi Rist.

Manque de personnel

Sur place, les consultations et les suivis de grossesse sont maintenus. Mais les femmes devant accoucher à la maternité de l'hôpital de Landerneau pourront être orientées vers un autre établissement de leur choix (CHU de Brest-Carhaix, hôpital de Morlaix…) ou d’un territoire limitrophe.
"C’est préférable pour les patientes de savoir à quoi s’en tenir, admet Xavier Hamon. Mais elles sont un peu perdues. Ici, à Landerneau, elles cherchent un environnement apaisé, tranquille, elles ne sont pas là pour une maladie mais pour un événement émotionnel très fort. Dans les CHU ou les grands hôpitaux, c’est une autre ambiance".

Cette fermeture temporaire illustre les difficultés de l'hôpital public et le manque de personnel. " Ce n’est pas qu’une question de démographie médicale, relève Xavier Hamon . Le gouvernement ne fait rien pour rendre le métier attractif à l’hôpital public. Ils demandent toujours plus d’efforts aux soignants, plus de gardes, il ferme des lits. Tout ce qu’il veut c’est garder quelques grands CHU et orienter les soignants vers la médecine privée".

On ne voudrait pas ce que cette suspension soit le début d’une fin.

Xavier Hamon

Président de la commission médical d'établissement de l'hôpital de Landerneau

Selon Xavier Hamon, deux tiers des maternités françaises ont fermé en vingt ans. En Bretagne, celle de Guingamp est également menacée


(Avec Bleuenn Le Borgne)

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