Des militants de Greenpeace France ont mené une action, ce lundi 10 juillet 2023, devant la préfecture du Finistère à Quimper. Ils ont déversé près d'une tonne d'algues vertes dont la prolifération est "due à l'essor des fermes-usines" rappellent-ils. Une sur deux, selon l'association, est localisée en Bretagne. Le préfet du Finistère condamne cette action et annonce qu'il porte plainte.
Près d'une tonne d'algues vertes a été devérsée, ce lundi 10 juillet 2023, devant la préfecture du Finistère à Quimper. Une quinzaine d'activistes de Greenpeace France a mené cette opération au petit matin, déroulant plusieurs banderoles sur lesquelles on pouvait lire notamment : "Fermes-usines : ni ici, ni ailleurs", "Bretagne polluée : Etat coupable" ou encore "Algues vertes : Bretagne asphyxiée".
"Droit dans le mur"
Les militants dénoncent "la responsabilité de l'Etat" face à la prolifération des algues vertes sur le littoral breton, "due à l'élevage industriel et à l'essor des fermes-usines sur ce territoire". Une sur deux, selon Greenpeace, est localisée en Bretagne. "Plus de 3000 fermes-usines sont comptabilisées en France et plus de 25 millions d’animaux peuvent être enfermés dans les 445 fermes-usines que compte le Finistère" explique l'association dans un communiqué.
Les fermes-usines ont de "multiples conséquences négatives et délétères, rappelle Sandy Olivar Calvo, chargée de campagne Agriculture à Greenpeace. Pollution de l'eau, de l’air, risques sanitaires pour les riverains et les animaux, perte d’autonomie des éleveurs et éleveuses. Nous sommes ici pour dénoncer ce modèle d’élevage industriel qui, face à la crise environnementale et climatique, nous mène droit dans le mur, et dont nous ne voulons plus. L'Etat doit amorcer une sortie de l'élevage industriel en instaurant un moratoire sur tous les projets de création ou d'extension des fermes-usines en France".
La ferme aux 12.000 cochons à Landunvez
Dernier exemple en date, l'extension de la méga-porcherie Avel Vor à Landunvez, dans le Finistère, qui mobilise le collectif "Stoppons l'extension" dont Greenpeace fait partie. Le 12 juin dernier, une manifestation a, une nouvelle fois, eu lieu pour dire non à cette porcherie industrielle aux 12.000 cochons. Retoqué à plusieurs reprises par la justice administrative, le dossier a toutefois reçu le feu vert de la préfecture.
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En janvier, le pôle régional spécialisé en matière d'atteintes à l'environnement, installé à Brest depuis octobre 2021, a ouvert une enquête préliminaire après qu'une plainte contre X pour "mise en danger de la vie et de la santé d'autrui" a été déposée.
Vote au Parlement européen
L'action de ce lundi devant la préfecture du Finistère intervient sur fond de préparation de la nouvelle loi d'orientation agricole. "Sans remise en cause fondamentale de notre système d'élevage, et plus largement de notre système alimentaire et agricole, cette loi sera un échec face à l'urgence de changer drastiquement de modèle, estime Greenpeace, dans un contexte de multiples crises sociale, économique, sanitaire et environnementale".
L'association rappelle également que le Parlement européen doit voter, cette semaine, le renforcement de la directive européenne sur les émissions industrielles qui concernent également les installations d'élevage. Selon Greenpeace, elle pourrait inclure "pour la première fois des plus grands élevages bovins et davantage d'élevages industriels de porcs et de volailles".
Plainte de la préfecture
Dans un communiqué, la préfecture du Finistère condamne cette action "commise sur la voie publique" et annonce qu'elle va porter plainte, "pour obtenir réparation des éventuels dégâts pérennes, même si les dégradations commises sont restées limitées". Elle souligne aussi que cette manifestation n'avait pas été déclarée et rappelle que "toute manifestation doit l'être et ne peut occasionner des dommages à des biens publics ou privés".