Mardi Gras approche, et la saison des carnavals également. À Douarnenez, on se prépare pour les traditionnels Gras qui commenceront samedi 10 février et dureront quatre jours. À une semaine de cet événement centenaire, devenu une institution, les carnavaliers sont en pleins préparatifs.
En ce jour d'essayage de costumes et de préparatif des Gras, chez les Lallier, à Tréboul, difficile de s'y retrouver et de savoir qui est qui, tant chacun essaye de se travestir. Ainsi, Jacques, le père, sera la future mariée. Et Mélissa, sa fille, sera la future femme du futur marié. Pour mieux comprendre, explication de Mélissa : "Romain, c’est mon fiancé dans la vraie vie. Et pour les Gras, il sera le fiancé de mon père."
Si, comme nous, vous n'avez pas tout compris, ce n'est pas bien grave, car l'âme des Gras de Douarnenez, c'est aussi cela : se travestir, faire tomber les codes, rire de tout et surtout ne pas se prendre au sérieux.
Un état d'esprit que confirme Mickaelle Jadé, la présidente des Gras.
Les Gras, c'est un carnaval qui permet de décompresser, de lâcher prise, de rigoler, de s'amuser, d'interpréter un personnage que l'on aimerait être. De plus, on impose pas de thème. Chacun fait ce qu'il a envie.
Mickaelle Jadé,présidente des Gras de Douarnenez
Un enthousiasme que partage également Patrick Troadec. Pour ces Gras, il sera déguisé en déesse Viking du feu. "Nous faisons partie d’une grande famille. Donc tous les ans, il y a un mariage. C’est obligé. C’est la grande famille douarneniste. Et une fois que l'on est dedans, depuis quelques mois, depuis que le char se prépare, on a plaisir de se retrouver après le travail et d'échanger sur ce qu'il faut faire. On a vraiment hâte, car chacun joue un personnage. On est pressé de montrer ce qu’on sait faire devant le public".
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14 chars avec chacun son histoire
Mais avant de passer la bague au doigt, il faut terminer les chars.
C'est le cas du Tocard Circus sur lequel il y a encore pas mal de travail d'ici samedi prochain. Mais pas de quoi affoler Christophe Stéphan, le Monsieur loyal de ce futur chapiteau roulant : "Il nous reste encore une semaine, mais on est plutôt bien dans le timing. Les éléphants vont être peints et on est en train de peindre le sol". Un char qui est l'aboutissement d'un projet d'une "belle équipe de tocards" comme le dit lui-même Christophe. "Cela fait quatre ans qu'on est sur ce thème-là. On a déjà fait la fête foraine avec Tocardland. L'année dernière, on est allé au ski avec 'les tocards font du ski' et cette année, on a décidé d'ouvrir notre chapiteau à Douarnenez pour le tout nouveau spectacle de Tocard Circus."
Des idées, les carnavaliers n’en manquent jamais. Ici, tout le monde trépigne, encore une semaine à attendre avant de faire la fête !
Den Paolig, le roi de la fête
Le carnaval débute samedi prochain avec la découverte de Den Paolig, pauvre homme en français, symbole emblématique des Gras. Il représente chaque année une personnalité locale connue des douarnenistes. Pour l'occasion, les carnavaliers se retrouvent devant le fronton des halles pour observer Den Paolig, fabriqué en papier mâché et mesurant trois mètres. Le roi du carnaval reste suspendu pendant la fête pour veiller sur les fêtards, avant d’être brûlé à la fin des festivités.
P.S. : Au fait. Si vous n'avez pas tout compris au début de l'article sur les rôles joués par les membres de la famille Lallier, sachez que c'est en fait le mari de Marie, la maman, qui va se marier avec son beau-fils. Tout simplement. C'est clair, non.