Urgences de Carhaix, la réunion s’achève sur un "nouveau constat d’échec"

Les discussions sur l’hôpital de Carhaix dans le Finistère, dont les urgences sont régulées depuis l’été 2023, ont duré plus de deux heures. Mais à leur sortie, les visages fermés de Christian Troadec, le maire de la ville et de Mélanie Thomin, la députée de la circonscription, en disent très long : aucune piste n’a été activée, se désolent les deux élus.

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Le samedi 12 octobre, 10 000 personnes s’étaient rassemblées devant l’hôpital de Carhaix pour mettre la pression sur l'État avant la réunion en Préfecture ce 16 octobre.

"Nous étions réunis aujourd’hui pour trouver des solutions pour les urgences de Carhaix, mais j’ai le regret de vous annoncer qu’aucune piste n’a été actée pour l’hôpital" regrette la députée Mélanie Thomin.

Lire : Hôpital de Carhaix. "On en a marre d’être pris pour des moins que rien", des milliers d'habitants mobilisés pour le retour des urgences 24h/24

Des urgences 24h/24 et 7 jours sur 7


Depuis l'été 2023, ces urgences sont dites "régulées". Avant de s’y présenter, les patients doivent obligatoirement composer le 15 qui décide de les diriger soit vers l'hôpital de Carhaix, soit vers un autre établissement hospitalier, ou vers un médecin généraliste. 

Après de nombreuses mobilisations, un protocole de sortie de crise avait été signé fin octobre 2023 entre la préfecture, l'Agence régionale de santé, le CHU de Brest-Carhaix et les collectivités locales. 
Des réunions étaient prévues tous les deux mois. Mais pour les élus locaux, c’est à chaque fois, une nouvelle douche froide. 

"Nous avons entendu encore les mêmes arguments de la part de l’État : il n’y a pas assez de médecins à Brest. Ils ne peuvent donc pas en redéployer à Carhaix ", s'agace Christian Troadec.

Lire : Hôpital de Carhaix. Un accord "historique" de sortie de crise sur les urgences et la maternité

Pénurie de médecins

Lors de la réunion, la venue de médecins étrangers hors UE a été évoquée. Douze médecins urgentistes pourraient être déployés en Bretagne, dont trois à Brest. 

"Mais pour les encadrer, il faut un maître de stage, précise Christian Troadec. Ils essayent de gagner du temps, de nous apporter des leurres sur les médecins étrangers, mais en réalité, ils ne règlent en rien la question de Carhaix et de la réouverture des urgences 24h sur 24 ".

"Notre hôpital, c'est notre vie, expliquait un manifestant samedi. On en a marre d’être pris pour des moins que rien et d'être obligés de faire 1h30 de route pour faire la queue dans d’autres hôpitaux surchargés."

Dans le cortège, une mère de famille témoignait, "mon enfant s'est cassé le poignet et on a dû aller à Brest, sous morphine. Ce n’est pas possible, on ne peut pas continuer comme ça !

Lire : Décès d'une fillette de 6 mois à Carhaix. La fermeture des urgences en question

Un "manque d’engagement de l’ARS" ?


"Je regrette aujourd’hui le manque sincère d’engagement de la directrice de l’ARS qui n’a pas du tout été force de proposition" assène Mélanie Thomin. La députée avait interpellé cette semaine la ministre de la Santé sur la situation des urgences. 

Lors de la manifestation du 12 octobre, Matthieu Guillemot, le porte-parole du comité de vigilance de l'hôpital de Carhaix, avait rappelé que " l'État avait pris l'engagement de rouvrir les urgences de Carhaix 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 à court terme."

"Il faut que Carhaix ait les mêmes droits que les autres hôpitaux en France et que l’on ne soit pas une population privée de soins essentiels "répète une nouvelle fois le maire de la ville. 

On risque fort de ne pas avoir à patienter longtemps avant la prochaine manifestation des défenseurs de l’hôpital. 

(Avec Claire Louet)

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