Chaque année, la Redadeg, grande course à pied qui sillonne les cinq départements de la Bretagne historique, promeut le breton et soutient l'enseignement de la langue. Plus de 15000 personnes y participent, au moins sur un kilomètre. Parti de la pointe du Raz vendredi, le relais est arrivé à Nantes aujourd'hui, après 2222 km. Et l’on reparle de réunification bretonne.
Les coureurs de la Redadeg sont arrivés ce lundi 20 mai au matin, vers 9 heures à Nantes. Ils sont entrés dans la métropole nantaise par Saint-Herblain, où se situe un collège Diwan.
Le breton, c’est le cœur de la Redadeg. À chaque instant, par des associations, avec des élèves de l’école, la langue bretonne est mise en avant.
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Plus de 15 000 personnes se seront relayés pour sillonner les cinq départements de la Bretagne historique, sur 2 222 km.
🏁 Redek a reomp ar @Redadeg e Naoned evit an ti-kêr (@nantesfr) hag an @UDB__ ! 👟
— Aurélien Boulé Fournier (@AurelienNaoned) May 20, 2024
🏃🏻Ur redadeg a-bep-eil eo, evit an holl hag evit ar blijadur.
🏃🏼♀️La #Redadeg est une course de relais solidaire, festive et populaire, sans compétition, ouverte à tous•tes. #Bretagne #Breizh pic.twitter.com/B0AytSufjh
Cap sur Rennes ce mardi 21 mai
Quoi de plus symbolique que la place de Bretagne, où les associations culturelles attendent de pied ferme les coureurs. Ces derniers ont sillonné le centre-ville de Nantes avant de prendre le chemin de Redon. Puis, ils mettront le cap sur Rennes où ils arriveront ce mardi matin, 21 mai.
Les jeunes sonneurs du bagad ont troqué leurs bombardes pour des baskets ! Nous sommes heureux et fiers d’avoir couru ce kilomètre de @Redadeg en soutien à la langue bretonne.
— Bagad de Vannes Melinerion (@bagadmelinerion) May 19, 2024
Si vous le souhaitez, il n’est pas trop tard pour aller courir, il reste encore une semaine de relai! pic.twitter.com/irKdrJu5EZ
Et l’on reparle de « réunification de la Bretagne historique »
La Redadeg passe systématiquement à Nantes. C’est symbolique, puisque la capitale historique de la Bretagne ne se situe (toujours) pas en Bretagne administrative.
Pourtant, les partisans de la Réunification de la Bretagne historique – selon leurs propres termes – en appellent à un référendum.
"Nous voulons voter !", clament-ils.
La réunification, un serpent de mer
Des manifestations, il y en a eu depuis les années 70. Avec comme argument principal l'histoire et la présence du château des ducs de Bretagne à Nantes. Pour Alan Stivell, c'était déjà évident, la Bretagne compte 5 départements.
En 2014, alors que le gouvernement d'Emmanuel Valls réfléchit au redécoupage des régions françaises, plus de 25 000 personnes défilent à Nantes derrière les lettres R-E-U-N-I-F-I-C-A-T-I-O-N.
Mais François Hollande tranche finalement pour le statu quo.
L'association Bretagne Réunie, actrice principale de ce combat, se saisit alors de la loi Notre de 2015, qui permet à 10% des électeurs d'un département de demander l'organisation d'un référendum pour rejoindre une autre région. Fin 2018, elle dépose au conseil départemental de Loire-Atlantique une pétition signée par 105 000 habitants. L'initiative reste là aussi sans suite.
Depuis, le conseil régional de Bretagne et de nombreuses collectivités ont voté des vœux demandant un vote et les mobilisations symboliques se suivent.
En 2022, on déploie par exemple le plus grand drapeau gwen-ha-du au monde au pied du château des ducs.
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Le combat se poursuit
Le 3 juin prochain, à l’initiative d’élus de la ville de Nantes, l’ensemble des collectivités territoriales ayant formulé un vœu pour le rattachement se retrouveront.
L’objectif : lancer un débat citoyen qui pourrait bien déboucher sur un référendum.