Il est resté fidèle au PS et à Jean-Yves le Drian, à qui il a succédé au conseil régional de Bretagne. Loïg Chesnais Girard, s’il ne dispose pas de la majorité en sièges, sort vainqueur de cette élection régionale. Peu connu des Bretons, il sera le plus jeune président de région de France.
Loïg Chesnais-Girard, l’héritier de Jean-Yves Le Drian, social-démocrate fidèle au parti socialiste, a remporté ce dimanche sa première élection au suffrage universel direct.
Il obtient une majorité relative au conseil régional de Bretagne, qu’il dirige depuis 2017. L’ancien analyste crédit à la banque LCL (ex-Crédit Lyonnais) a pris la tête de la région lorsque Jean-Yves Le Drian, l’actuel ministre des Affaires Etrangère, a dû quitter son poste à la demande d’Emmanuel Macron.
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— Loïg Chesnais-Girard (@LoigCG) June 28, 2021
Elu en 2017 au fauteuil de président de la Région par une large majorité allant des communistes aux marcheurs, Loïg Chesnais-Girard, LCG, a recueilli ce dimanche à peine un tiers des suffrages (29,84 %), à la tête de la liste baptisée La Bretagne avec Loïg.
Ce sera avec Loïg, mais sans la majorité en sièges. Ce qui ne l’empêche pas de revendiquer la victoire. "J'ai une majorité ce soir sauf si vous vous alliez tous ensemble", a-t-il lancé sur France 3 Bretagne à ses quatre concurrents du 2e tour.
Je suis en enfant de la garderie, je suis un enfant de la collectivité
Né à Lannion (Côtes-d'Armor) en 1977, Loïg Chesnais-Girard a rejoint Liffré, au nord de Rennes, à l'âge de sept ans. "Ma mère nous a élevés seule. Elle était secrétaire médicale. Je suis un enfant de la garderie du matin, de la garderie du soir, du centre de loisirs... J'ai aussi été éduqué par la collectivité", racontait-il au quotidien Le Télégramme en 2017.
Engagé dans la vie associative, il devient conseiller municipal à 18 ans et décroche un DESS en finance d'entreprises à l'Université de Rennes 1. En 2008, il est élu maire de Liffré (7.700 habitants) à une large majorité (69,37%) puis est réélu en 2014.
Repéré par Jean-Yves Le Drian, il entre au conseil régional en 2010 puis devient premier vice-président à l'économie, l'innovation et l'attractivité à partir de 2015. Jean-Yves Le Drian est alors ministre de la Défense de François Hollande et c'est "LCG" qui gère la région au quotidien.
La nouvelle composition du conseil régional
Le gendre idéal
A l'élection d'Emmanuel Macron, le "menhir" lui laisse enfin la place.
Loïg Chesnais-Girard, qui "assume" avoir voté Macron au premier tour de la présidentielle, refuse cependant de quitter le Parti socialiste, dont il est membre depuis 1997, pour rejoindre La République en marche (LREM). Il apporte même son soutien aux maires socialistes de Rennes et Brest, candidats à leur réélection en 2020.
Malgré les divergences politiques, sa majorité tient bon jusqu'au lancement de la campagne des élections régionales qui voit Thierry Burlot (ex-PS), un de ses vice-présidents, présenter une liste contre lui avec le soutien de LREM et du président de l'Assemblée nationale, le Finistérien Richard Ferrand.
Loïg Chesnais-Girard "a un profil de gendre idéal et de gestionnaire qui parle avec un tableau Excel", décrivait un proche à l'AFP au printemps. Malgré son déficit de notoriété - seul un Breton sur deux (54%) dit le connaître selon un sondage - il récolte 20,95% des voix au premier tour et refuse de tendre la main à son ancien allié Thierry Burlot malgré les appels du pied de Jean-Yves Le Drian.
Il rompt également les négociations avec EELV, une alliance qui aurait constitué une "ligne rouge" pour M. Le Drian. C'est finalement la fusion des listes avec l'ancien maire anti-pesticides de Langouët (Ille-et-Vilaine) Daniel Cueff (6,52%) qui lui permet de décrocher la victoire.
"Les Bretonnes et les Bretons ont fait un choix très clair (...). J'ai l'honneur de rester plus jeune président (de région, ndlr) de France, c'est une très belle nouvelle aussi pour la Bretagne, ça donne une belle image", s'est-il félicité.
La carte des résultats définitifs