Face aux flambées de violence liée aux trafics de stupéfiants, la ville doit-elle armer ses policiers municipaux ? Non, a répété la maire de Rennes le 14 octobre : "la sécurité est du domaine régalien, de l’État". Une décision que dénoncent des policiers municipaux inquiets pour leur sécurité. Entre les deux parties, on discute maintenant augmentations de salaire.
Le 14 octobre, à l’initiative du syndicat Force Ouvrière, une trentaine de policiers se sont invités au conseil municipal à Rennes, c’est le quart des effectifs.
Depuis des mois et la multiplication d’épisodes de violence liés au narcotrafic, ils réclament, soutenus par l’opposition, de pouvoir porter une arme pour assurer leur sécurité.
Mais sur ce dossier, la maire Nathalie Appéré a une nouvelle fois répété qu’elle s’y refusait.
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Nathalie Appéré : "la sécurité est fondamentalement une question régalienne, donc de l'État"
Face à l'emprise du narcotrafic, aux épisodes de violence, "nous avons une approche à la fois lucide, volontariste et pragmatique : adapter les moyens municipaux aux missions de nos agents, dans le cadre des lois de notre République", a dit la Maire de Rennes.
"Et la sécurité est fondamentalement une question régalienne. Ce n'est pas en se défaussant, sans le dire clairement, de cette mission sur les collectivités locales, tout en les privant de moyens, que l'État sera au rendez-vous".
Nathalie Appéré, maire de Rennes
La maire en a profité pour évoquer d’autres villes qui, comme Rennes, n’arment pas ses municipaux, Angers notamment, pilotée par Christophe Béchu, secrétaire général du parti Horizons. Avant de rappeler qu'elle avait en revanche doublé ses effectifs de police municipale, triplé des patrouilles, et renforcé le dispositif de vidéoprotection, avec plus de 4 600 caméras à ce jour.
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Pour FO, "la Ville n'assume sa responsabilité d'employeur, la sécurité de ses agents
Au conseil municipal, l'allocution de Nathalie Appéré n’a évidemment convaincu ni son opposition, ni les policiers municipaux présents.
"La décision de la maire de Rennes est avant tout politique. Elle ménage ses alliés écologistes à qui elle doit sa réélection, mais elle n’assume pas ses responsabilités d’employeur pour assurer la sécurité de ses agents".
Jérôme JourdanSecrétaire du syndicat FO Rennes Métropole
Des discussions pour des augmentations de salaires
Désormais, c’est sur un autre terrain que se poursuivent les discussions, celui des augmentations de salaires.
Dans son allocution, la maire de Rennes, qui avait salué le travail des agents, avait indiqué "être en discussion, pour leur régime indemnitaire, suite à l'élaboration d'un nouveau cadre national".
Et de ce côté-là, les choses semblent avancer. À l’issue d’une nouvelle réunion ce 15 octobre, "la ville a revu ses propositions à la hausse", explique Jérôme Jourdan.
"On nous proposait de 47 euros mensuels en début de carrière à 120 euros en fin de carrière, ce qui était totalement insuffisant au vu de notre travail dans les quartiers prioritaires. On nous propose désormais 30 euros de plus. Notre venue au conseil municipal est peut-être passée par là. C’est un peu mieux. On va soumettre cette proposition aux agents."