"Il a donné sa vie pour un inconnu". Ouverture du procès de l'attentat de Trèbes qui a coûté la vie au gendarme Arnaud Beltrame

Le 23 mars 2018, Radouane Lakdim tuait quatre personnes dans les rues de Carcassone et de Trèbes, dont le gendarme Arnaud Beltrame. Six ans après les faits, le procès des proches du terroriste s’ouvre à Paris.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

"Je veux juste, Monsieur, que vous me preniez à la place de cette dame, c'est tout ce que je vous demande, vous aurez un otage gendarme et pas cette dame qui n'y est pour rien". Ce 23 mars 2018, le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame, 44 ans, entre dans le Super U de Trèbes.

LIRE : Arnaud Beltrame, le gendarme décédé dans l'attaque de Trèbes avait des attaches dans le Morbihan

Après quelques minutes d’échange, le gendarme convainc Radouane Lakdim de laisser partir son otage. La jeune femme, agent d’accueil du supermarché, retenue depuis une heure avec le canon du pistolet sur son crâne et un couteau au niveau des côtes, quitte la pièce. Le gendarme Beltrame vient de lui sauver la vie.

Vers 14h30, le GIGN, l’unité d'intervention d'élite de la gendarmerie, donne l'assaut du Super U. Radouane Lakdim est abattu. Arnaud Beltrame, grièvement blessé au couteau au niveau du cou par l'assaillant, décède à l'hôpital. 

Un périple meurtrier 

Quelques heures plus tôt, Radouane Lakdim, petit dealer de 25 ans, radicalisé et fiché S, avait débuté son périple meurtrier en se rendant sur un parking connu pour être un lieu de rencontre homosexuel. Il vise alors deux hommes dans une voiture. L'un décède, l'autre est grièvement blessé.

Sur sa route, il tire ensuite sur quatre gendarmes qui font leur footing, l’un d’eux est également grièvement blessé. 

Vers 10h30, il arrive au Super U de Trèbes, commune voisine de Carcassonne. Il tue un boucher et un client d'une balle dans la tête, crie "Allah Akbar", et prend en otage la jeune femme agent d’accueil.  C’est sa place que prendra le lieutenant-colonel Beltrame.

Un héros national

Lorsqu'elle a entendu, à la radio, qu’un gendarme s’était substitué à une otage, sa mère, originaire de Trédion dans le Morbihan a compris. "Je savais que c'était forcément lui. Il a toujours été comme ça", confiait-elle au lendemain du drame. C'est quelqu'un qui, depuis qu'il est né, fait tout pour la patrie."

"Il a donné sa vie pour un inconnu" ajoutait le frère du gendarme.

LIRE : "C'était un idéaliste" confie la mère du gendarme mort dans les attaques terroristes dans l'Aude

Sorti des classes préparatoires de Saint-Cyr en 1994, Arnaud Beltrame a effectué l'année suivante son service militaire avant de continuer ses études à l’École des officiers de la Gendarmerie nationale.

En Bretagne, et un peu partout en France, des rues, des squares, des écoles portent le nom d’Arnaud Beltrame. "Il me dirait : 'Je fais mon travail maman, c'est tout', a expliqué sa mère. Cela fait partie de sa façon d'être."

Quelques jours plus tard, un hommage national était rendu à Arnaud Beltrame aux Invalides à Paris.

"Jamais la France n’oubliera son héroïsme, sa bravoure, son sacrifice" saluait le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb. "Sa grandeur a sidéré la France" dira Emmanuel Macron. Il mérite le respect et l‘admiration de la nation tout entière."

LIRE : L'École militaire InterArmes de Coëtquidan rend hommage à Arnaud Beltrame

Procès devant la cour d’assises spéciale

Ce 22 janvier 2024, 6 ans après les faits, sept proches de Radouane Lakdim (six hommes et une femme âgés de 24 à 35 ans) comparaissent pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle" devant la cour d'assises spéciale de Paris. Le procès est prévu jusqu'au 23 février.

(Avec AFP)

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information