Aucune interdiction de l'utilisation du chalut et de la pêche de fond ne sera imposée dans les aires marines protégées aux Etats membres par l'Union européenne. Hervé Berville, secrétaire d'Etat chargé de la Mer, et les pêcheurs bretons, dont certains étaient montés à Bruxelles ce dimanche, peuvent être rassurés sur ce point.
Aucune interdiction de l'utilisation du chalut et de la pêche de fond ne sera imposée dans les aires marines protégées aux Etats membres par l'Union européenne, a annoncé dimanche dans un communiqué le secrétaire d'Etat chargé de la Mer, Hervé Berville.
Ce dernier avait justement rencontré les pêcheurs ce samedi 1er avril à Erquy, dans les Côtes d'Armor, et leur avait assuré son soutien.
Le Commissaire européen à l'Environnement et à la Pêche Virginijus Sinkevicius "a confirmé qu'il n'imposerait pas une interdiction des engins de fond dans les aires marines protégées, ni en 2024, ni en 2030", a déclaré Hervé Berville à l'issue d'une rencontre à Bruxelles, en compagnie de pêcheurs français, inquiets pour l'avenir de leur filière.
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Des propositions, pas des obligations
Le secrétaire d'Etat a rencontré dimanche à Bruxelles le Commissaire européen, accompagné de représentants des pêcheurs français vivement inquiets pour l'avenir de leur filière devant la perspective d'une une telle mesure, estimant avoir déjà consenti des efforts importants pour préserver la biodiversité et les ecosystèmes marins.
Le plan d'action pour une pêche durable présenté par la commission "propose seulement des orientations aux Etats membres" a rappelé le Commissaire cité par le ministre français, soulignant que "la France ne sera donc pas contrainte de prendre des mesures d'interdiction".
Plus de la moitié des stocks de poissons exploités durablement
Dans une lettre adressée à tous les pêcheurs de France vendredi, le secrétaire d'Etat avait salué les efforts qu'ils déploient depuis plusieurs années en faveur d'une "gestion contraignante et exigeante" des ressources halieutiques.
"Plus de la moitié" des stocks de poissons sont exploités durablement aujourd'hui en France contre "11% seulement" il y a 20 ans, a-t-il relevé.
Un secteur fragilisé
Le Comité national des pêches avait appelé jeudi et vendredi à une opération inédite "filière morte", avec des bateaux restés à quai, des criées à l'arrêt tout comme la transformation du poisson pour exiger des réponses à une série "d'attaques" fragilisant le secteur, déjà échaudé depuis la crise du Brexit.
Des manifestations musclées ont eu lieu à Rennes, Brest ou Lorient notamment, pour protester contre une réglementation européenne accusée de "mettre au ban des métiers, des traditions, des économies, et finalement le patrimoine humain".