"L'agriculteur c'est un homme ou une femme qui doit aller bien". Une journée de la surcharge mentale dans les fermes

Dans les fermes,la parole se libère. Des femmes et des hommes exerçant le métier se sont réunis dans le Morbihan, pour parler de la charge mentale. L'opération s'appelle bien "dans mes bottes, bien dans ma tête". Objectif : éviter le burn out, dans un contexte économique parfois très difficile pour les agriculteurs.

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À 27 ans, Albane n'a pas le temps de s'ennuyer. En 2021, elle a repris la ferme de ses parents avec son mari, à Surzur dans le Morbihan. 100 vaches laitières et autant de veaux et de génisses. Elle est aussi maman d'une petite fille et secrétaire générale des Jeunes Agriculteurs du Morbihan.
Elle a donc dû apprendre à s'organiser. "J'ai deux priorités, c'est l'exploitation et ma vie de famille, confie-t-elle. Le lundi et le vendredi, j'évite de prendre des réunions, que ce soit perso ou syndicale, parce qu'en fait le week-end on fait juste l'astreinte sur l'exploitation, donc le vendredi j'essaie de prendre de l'avance pour le week-end et le lundi je rattrape ce qui n'a pas été fait le week-end". 

J'ai deux priorités, c'est l'exploitation et ma vie de famille.

Albane Blandel, agricultrice à Surzur

Son expérience, elle a tenu à la partager lors d'une journée de sensibilisation, à Vannes, intitulée "Bien dans mes bottes, bien dans ma tête".
"Je pense que le principal est de rester très positif, a-t-elle insisté. Dans une journée, il y a toujours quelque chose qui ne va pas aller. Il faut passer par-dessus". 

Un agriculteur sur deux en état de stress, un sur trois proche du burn out

Aujourd'hui, 46% des agriculteurs souffrent de stress et 34% risquent le burn out. Chacun estime que le niveau de charge mentale est élevé, à cause du stress, de l'organisation ou des tâches administratives. 

Lors de cette journée de sensibilisation, autour d'un atelier, l'idée était d'identifier quelques actions faciles à mettre en place, comme faire une liste des tâches de la semaine pour vraiment bien s'organiser et savoir où on va. 

"On a voulu organiser cette journée pour trouver des petits trucs, précise Béatrice Balac, agricultrice à Saint-Dolay, et juste essayer de prendre du recul sur cette situation personnelle".

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Un réseau sentinelle pour détecter le mal-être

Apprendre à faire des pauses, savourer les petits plaisirs du quotidien permettent de soulager les agriculteurs débordés. Mais face au risque suicidaire, très important, la RSA propose aussi plusieurs dispositifs comme le réseau sentinelle. "Les élus MSA, explique Elisabeth Loret, référente mal-être à la "MSA Portes de Bretagne", qui sont intéressés par le sujet peuvent être formés, pour devenir sentinelles et détecter dans leur environnement des situations de mal-être", 

"L'agriculteur, complète Gaëlle Emeraud, agricultrice à Monterblanc, c'est un homme ou une femme  forte, qui doit aller bien, qui ne montre pas ses problèmes. Avoir des structures comme la MSA et le réseau sentinelle, ça peut permettre de débloquer des situations". 

L'agriculteur, c'est un homme ou une femme forte, qui doit aller bien, qui ne montre pas ses problèmes. Avoir des structures comme la MSA et le réseau sentinelle, ça peut permettre de débloquer des situations.

Gaëlle Emeraud, agricultrice à Monterblanc

Des services d'écoute

Pour ceux qui ont besoin de parler, il existe aussi des services d'écoute : 

Le 3114 (gratuit) ou le 09.69.39.29.19

Une aide non négligeable en cette période très difficile pour les agriculteurs. 

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