Le parti socialiste doit se prononcer ce jeudi 5 mai sur l'accord avec la France insoumise et les autres partis de gauche dans le cadre de la nouvelle union populaire écologique et sociale pour les législatives. En Centre-Val de Loire, voici quel parti sera présent dans votre circonscription.
Plus le temps avance, et plus l'union à gauche prend forme, contre tous les pronostics. Ce vendredi 5 mai, c'est le conseil national du Parti socialiste qui doit valider, ou non, l'accord signé hier avec La France insoumise. S'il était accepté, le PS rejoindrait Europe Écologie-Les Verts, le Parti communiste, Génération.s ou encore Génération écologie dans la Nouvelle union populaire écologique et sociale. Rapidement surnommée par son acronyme : la Nupes.
Au fil des accords, La France insoumise a assis sa domination à gauche, héritée du score de Jean-Luc Mélenchon au premier tour de la présidentielle. Le patron du mouvement, arrivée 3e avec 21,95%, y avait surclassé ses concurrents de gauche, loin devant Yannick Jadot (EELV), Fabien Roussel (PCF) ou encore Anne Hidalgo (PS), tous restés sous la barre des 5%.
Aucun député de gauche en Centre-Val de Loire
En prenant en compte les députés sortants, le score à la présidentielle et l'ancrage local de charque mouvement, le pôle écologiste (EELV, Génération.s et Génération écologie) a pu se réserver 100 circonscriptions, tandis que les communistes en récoltent 50. Si l'accord est adopté par le bureau national du parti, le PS pourra présenter 70 candidats de la gauche unie sous ses couleurs. Ce qui laisse une large majorité des 577 circonscriptions du pays à La France insoumise, et ce même si le Nouveau parti anticapitaliste de Philippe Poutou accepte à la dernière minute de se joindre à la danse.
Dans la région, la France insoumise semble avoir été généreuse. Sur les 23 circonscriptions du Centre-Val de Loire (dont aucune n'est revenue à la gauche en 2017), près de la moitié (au moins) seraient réservées à un autre mouvement que celui de Jean-Luc Mélenchon. Comme vous pouvez le voir sur la carte ci-dessous :
Le pôle écologiste repartirait ainsi avec quatre circonscriptions, dont la stratégique 1ère circonscription d'Indre-et-Loire. Détenue par le LREM Philippe Chalumeau, la circo correspond peu ou prou à la ville de Tours, qui a basculé écologiste lors des dernières municipales. Il s'agit d'ailleurs de la seule circonscription de la région à avoir placé Jean-Luc Mélenchon en tête au premier tour de la présidentielle. C'est le vice-président EELV de la région Charles Fournier qui se chargera d'y mener la bataille.
Dans la première circonscription d'Eure-et-Loir, la Nupes sera représentée par Quentin Guillemain, conseiller municipal d'opposition à Chartres et porte-parole de Génération écologie, mouvement présidé par Delphine Batho. Le candidat, qui a officialisé son entrée en course ce jeudi, ne fait pourtant aucune référence à la Nupes dans sa "lettre aux habitants de la 1ere circonscription d'Eure-et-Loir". Dans la 2e circonscription du Loiret, un candidat de Génération.s (fondé par Benoît Hamon) devrait affronter Caroline Janvier, députée LREM sortante.
Le PCF lui-aussi essaiera de s'implanter dans quatre circonscriptions, dont la 2e du Cher, celle de Vierzon. L'union de la gauche sera emmenée par le maire communiste de la ville, Nicolas Sansu. PCF aussi à Montargis pour affronter le ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer, parachuté par la majorité. Une circonscription où Marine Le Pen avait enregistré un de ses meilleurs scores de la région lors de la présidentielle.
Miettes socialistes
Le PS devrait, de son côté, se contenter de trois candidats en Centre-Val de Loire. Exit Clément Sapin dans l'Indre, exit Denys Robillard à Blois. Les socialistes ne devraient finalement hériter que de la 1ère circo du Loiret (Orléans sud-est), de la 1ère du Cher, et du sud-ouest de l'Indre-et-Loire. Sur ce territoire, l'ancien député Laurent Baumel a exprimé sur France Bleu son intention de mener la bataille.
Les 12 circonscriptions restantes seraient, a priori, la chasse gardée de LFI. "On peut penser que dans les circos où ni les écologistes, ni les socialistes, ni les communistes ne sont investis, normalement on aura des candidats issus de l'Union populaire", confirme Guillaume Chaussemy, co-président des élus insoumis et citoyens, et maire du Pont-Chétien-Chabenet dans l'Indre. Une hypothèse plus que probable qui devrait être confirmée samedi avec l'arrivée des investitures de La France insoumise. Le NPA pourrait jouer le coup de théâtre en acceptant un accord en dernière minute. Mais avec seulement une dizaine de candidats projetés sur toute la France en cas de participation à la Nupes, pas de quoi déstabiliser les plans de LFI en Centre-Val de Loire.
Dissidence et opposition
À noter que le Parti radical de gauche et Lutte ouvrière ont tous deux refusé de participer à l'union, considérée comme trop ou pas assez à gauche selon le point de vue. LO a d'ailleurs annoncé qu'elle présenterait un candidat dans chaque circonscription de France. La tête de liste malheureuse aux régionales Farida Megdoud concourra ainsi dans la 2e circonscription du Loiret face à Caroline Janvier et Génération.s.
Reste également à savoir si les socialistes restés hostiles à une alliance avec LFI, se soumettront à l'accord ou partiront dans leur coin. Plusieurs pontes socialistes de la région ont ainsi manifesté plus ou moins franchement une prise de distance avec la Nupes, à l'instar du sénateur du Loiret Jean-Pierre Sueur.