Sur les 23 circonscriptions de la région Centre-Val de Loire, près de la moitié sont tenues par La République en Marche et ses alliés centristes. De leur côté, le Rassemblement national et la France insoumise, désirant tous les deux devenir la première force d'opposition, n'ont aucun siège de député dans la région. Cet équilibre peut-il être bousculé ?
Les 12 et 19 juin prochains, la région Centre-Val de Loire devra voter pour choisir ses députés. Alors que la majorité sortante et ses alliés avaient pu décrocher la majorité des circonscriptions en 2017, plusieurs députés, comme Loïc Kervran (Agir ensemble) et Sabine Thillaye (MoDem), ont quitté le parti présidentiel en cours de route.
Du côté de l'opposition de droite et du centre, qui compose l'autre moitié des députés de la région, seul l'ancien vice-président LR Guillaume Peltier avait choisi de changer d'obédience, se ralliant début 2022 au candidat d'extrême-droite Éric Zemmour. Mais si les démissions, les exclusions et les ralliements n'ont pas chamboulé l'équilibre régional, les résultats du second tour, eux, pourraient bien changer la donne.
Marine Le Pen conserve son avance dans 4 circonscriptions
Au second tour, Marine Le Pen réalise son meilleur score (53,14%) dans la 4e circonscription d'Eure-et-Loir, tenue par le MoDem Philippe Vigier depuis 2007. Située au sud du département et majoritairement rurale, cette circonscription regroupe Châteaudun, "ville-miroir" de la France, Bonneval ou encore Brou. Elle avait déjà fait arriver la candidate du RN en tête au premier tour avec 33,52% des votes contre seulement 25,65% pour le président sortant.
Marine Le Pen arrive également en tête dans la circonscription de Montargis, tenue par l'ancien maire de la ville, Jean-Pierre Door (LR), depuis 2002. Enfin, sur les terres chambourdines de Guillaume Peltier, la candidate RN ne dépasse Emmanuel Macron que d'un cheveu, tout comme sur les terres berrichonnes de Loïc Kervran dans le Cher, et de Nicolas Forissier (LR) dans l'Indre.
Les députés LREM et centristes peu inquiétés
Un nombre important de circonscriptions, en revanche, ont privilégié le président sortant dès le premier tour. C'est le cas chez les élus LREM François Cormier-Bouligeon (1ère circonscription du Cher), Guillaume Kasbarian (1ère circonscription d'Eure-et-Loir) Stéphanie Rist et Caroline Janvier (1ère et 2e circonscriptions du Loiret).
Emmanuel Macron a également su convaincre des territoires historiquement centristes, comme la première circonscription du Loir-et-Cher et la sixième circonscription du Loiret, aux mains de deux députés MoDem, respectivement Stéphane Baudu et Richard Ramos.
Fait étonnant : toute l'Indre-et-Loire ou presque a également préféré Emmanuel Macron dès le premier tour, et le président réélu réalise son meilleur score du second tour dans la première circonscription (74,55%), où le député Philippe Chalumeau s'est félicité d'une "très belle campagne".
La France insoumise en embuscade
Toute ? Non. Car le 10 avril, cette même circonscription a été la seule de la région à mettre Jean-Luc Mélenchon en tête du scrutin (30,88%), à un cheveu devant Emmanuel Macron (30,28%). Et malgré des résultats décevants, le candidat de la LFI dépasse les 20% dans six autres circonscriptions, avec une percée à 24,16%, derrière Marine Le Pen (28,27%) mais devant Emmanuel Macron (23,96%), dans la deuxième circonscription d'Eure-et-Loir.
Historiquement aux mains du RPR de Gérard Hamel et de LR à travers leur vice-président national Olivier Marleix, ce territoire regroupe notamment les deux cantons de Dreux. Lors du premier tour, Dreux et sa voisine de banlieue Vernouillet avaient placé le candidat de la France insoumise en tête avec 45% des votes exprimés. Malgré une implantation locale imparfaite, il a donc tous les atours d'une tête de pont à un peu moins de deux mois des législatives.