Le député sortant de Tours arrive en tête dans sa circonscription, tandis que l'extrême droite perce dans le reste de la Métropole, mettant en difficulté les députés de la majorité.
Au soir du premier tour des législatives 2024, Tours ressemble à un îlot de la gauche dans un océan dominé par le Rassemblement national. La capitale tourangelle, qui occupe l'essentiel de la 1ère circonscription du département, aura donné à son député sortant écologiste un meilleur score qu'en 2022.
Comme le reste du territoire national, Tours votait ce 30 juin pour le premier tour des élections législatives anticipées. Essentiellement regroupé au sein de la 1ère circonscription, Tours est aussi représenté, pour sa partie nord-ouest, par la 5e circonscription.
Dans la 1ère circonscription, le sortant Charles Fournier frôle l'élection au premier tour
Un territoire électoral à 100% urbain, la 1ère circonscription a largement voté pour Charles Fournier, le député sortant (EELV). Avec 45,21% des votes exprimés, il passe à quelques milliers de voix d'une réélection dès le premier tour. Il devance le macroniste Benoist Pierre crédité de 24,33% des voix. La candidate RN, Lisa Garbay (18,82%), n'aura pas droit à un second tour.
"Je fais nettement mieux que la dernière fois, mais je ne fais pas les 50", concède-t-il au micro de France 3, alors que le dépouillement n'est pas encore tout à fait fini. Tours, "terre de résistance" n'aura donc pas placé le RN en première place, comme presque partout ailleurs dans le département.
Avec un RN et un parti Renaissance plus en forme que prévu, et beaucoup de triangulaires, "tout va dépendre du choix républicain de beaucoup d'électrices et d'électeurs, qui vont avoir rendez-vous avec l'histoire". Ce rendez-vous s'adresse aussi aux élus en ballottage, dont ceux arrivés en troisième place, comme Christelle Gobert (NFP) dans la 2e circonscription et Fabienne Colboc (Ensemble) dans la 4e, appelées à se désister. "La position de la gauche a été claire", explique le député sortant. "Je pense qu'il faut tout faire pour empêcher le RN d'arriver aux responsabilités."
Il faut battre le RN. La vitrine a changé, mais pas le contenu : la réalité sera pire que ce qu'ils proposent.
Charles Fournier, député sortant EELV de Tours
La 1ère circonscription regroupe l'essentiel de la ville de Tours, à l'exception du canton de Tours nord-ouest. Une "circo" associée, pour la majeure partie du 20e siècle, au nom et à la personnalité de son maire, Jean Royer, dit "Père-la-pudeur" après sa croisade contre la pornographie.
Après la dissolution de 1997, c'est Renaud Donnedieu de Vabres (UMP puis UDF) qui prend sa suite, mais la circonscription est conquise par le Parti socialiste de Jean-Patrick Gilles sous les présidences de Nicolas Sarkozy et François Hollande.
Auréolé de la "vague verte" des municipales et de la victoire nette de la gauche lors des élections régionales, le conseiller régional Charles Fournier avait séduit en 2022 un électorat qui avait déjà propulsé Emmanuel Denis à la tête du conseil municipal.
À Tours-nord-ouest et dans la 5e circonscription
Essentiellement rurale, la 5e circonscription intègre aussi le canton de Tours-nord-ouest, délimité par les limites communales de Mettray, Notre-Dame-d'Oé, les avenues Maginot et du Mans, et la commune de Saint-Cyr-sur-Loire.
Ici aussi, le RN arrive en tête avec François Ducamp (35,3%), presque dix points devant la députée sortante du MoDem Sabine Thillaye (26,8%). Marina Coccia, candidate du Nouveau front populaire présentée par le Parti communiste, se qualifie à une éventuelle triangulaire avec 24,1%.
Fermement ancrée à droite de 1993 à 2017 au gré des changements de noms du parti conservateur (RPR, UMP puis LR), cette circonscription est dominée par Saint-Cyr-sur-Loire, aux mains de Philippe Briand.
Malgré un premier mandat mouvementé qui l'a vue exclue de LREM en 2020, Sabine Thillaye a été réélue largement en 2022 face à la candidate RN Ambre Louisin.