Les quatre circonscriptions de l'Eure-et-Loir ont placé des candidats d'extrême droite en tête pour ce premier tour des élections législatives 2024. Le candidat du Nouveau Front Populaire a décidé de se retirer dans la 1ère circonscription pour faire barrage au Rassemblement National.
La campagne n'aura duré que trois semaines : après la dissolution de l'Assemblée nationale décidée par Emmanuel Macron, les Français ont été appelés aux urnes pour le premier tour des élections législatives anticipées.
En 2022, la carte des députés n'avait pas été bouleversée, tous les sortants ou leurs suppléants ayant été reconduits dans leurs fonctions.
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Guillaume Kasbarian devancé dans la 1ère circonscription
Emma Minot, la candidate du Rassemblement National est en première position avec 33,66% des voix. Talonnée par l'ancien député Guillaume Kasbarian, moins de 500 voix plus loin, sur 62 516 électeurs.
"Ce soir, dans cette circonscription, comme partout, les nouvelles sont mauvaises", avant même les résultats définitifs, Jean-François Bridet avait décidé de se retirer du second tour de l'élection, dans la 1ère circonscription de l'Eure-et-Loir. Tout semble indiquer que le candidat se qualifie, en troisième position, "je suis fier de tout ce que l'on a fait ensemble" affirme-t-il. Il appelle à faire front contre l'extrême droite : "Nous sommes tous les occupants d'une ZAD, une zone à défendre qu'est la république". Avec une émotion palpable, il annonce "nous allons nous retirer, pour faire en sorte qu'il y ait le moins possible de bulletin RN dans les urnes".
Cette circonscription regroupe Chartres et une bonne partie de l'est du département, aux mains de Guillaume Kasbarian depuis 2017. Avant cela, elle avait été dominée par la gauche dans les années 90, puis la droite depuis 2002.
Macroniste de la première heure, Guillaume Kasbarian a finalement vu ses efforts et sa loi antisquatteurs récompensés par sa nomination au ministère du Logement début février 2024. Son siège à l'Assemblée nationale est depuis occupé par sa suppléante, Véronique de Montchalin.
2e circonscription se prépare à une triangulaire
Là aussi, c'est le candidat d'extrême droite Olivier Dubois qui arrive en tête avec 38,32%, devant Olivier Marleix pour Les Républicains avec 25,93% des voix. Le Parti Socialiste suit juste derrière avec 25,59% des suffrages sous la candidature de Nadia Faveris. C'est une triangulaire dans cette circonscription.
Historiquement acquise à la droite, la deuxième circonscription d'Eure-et-Loir englobe Dreux et l'essentiel du nord du département. Depuis 2012, c'est Olivier Marleix, le patron du groupe LR à l'Assemblée nationale, qui tient ce territoire. Opposé aux accords RN-LR et favorable à l'exclusion d'Éric Ciotti, il se présentait donc à nouveau face aux électeurs contre la gauche et l'extrême droite.
3e circonscription
Entre la banlieue de Chartres avec Lucé et Mainvilliers, la plaine de Beauce et les collines du Perche, la 3e circonscription occupe l'ouest du département d'Eure-et-Loir. Alors qu'elle alignait 13 candidats en 2022, un record dans la région, les électeurs n'ont eu cette fois à choisir qu'entre 5 candidats.
Acquise à la droite RPR / UMP depuis les années 90, la 3e circonscription est passée aux mains du centre-droit avec le ralliement de Laure de la Raudière au groupe UDI en 2017, puis au groupe Agir. Après sa nomination comme présidente de l'ARCEP, son suppléant Luc Lamiraut, député Horizons, a pris le relais et a été réélu en 2022.
Christophe Bay, pour le Rassemblement National est en première position avec 42,41% des voix. Le député sortant ne s'est pas représenté, c'est Harold Huwart (Divers Centre) qui se place en seconde position avec 36,35% des suffrages.
Philippe Vigier en deuxième position dans la 4e circonscription
Pour la dernière circonscription de l'Eure-et-Loir, l'union de l'extrême droite sous la candidature de Roger Pecout arrive en tête avec 43,15% des voix. Philippe Vigier, qui représente la majorité présidentielle est juste derrière avec 39,44% des suffrages.
Cette circonscription rurale embrasse le sud de l'Eure-et-Loir et a pour pôle principal Châteaudun. Député depuis 2016, le centriste Philippe Vigier s'est brièvement absenté, le temps d'une éphémère nomination au ministère des Outremers entre juillet 2023 et janvier 2024.
Pour cette élection 2024, il faisait face à un front uni à sa gauche comme à sa droite. Le Nouveau Front populaire avait investi Sylviane Boëns, conseillère régionale et maire d'Auneau, représentante du Parti socialiste. De leur côté, LR et le RN se sont mis d'accord sur Roger Pécout, sous l'étiquette des "Amis d'Éric Ciotti".