Municipale 2020 à Ajaccio : le débat

Avec plus de 70.000 habitants, Ajaccio est, et de loin, la plus grande ville de Corse. Laurent Marcangeli est en course pour un deuxième mandat. Aujourd'hui, à 21h05, il débattra avec les sept autres candidats sur le plateau de France 3 Corse Viastella.

Laurent Marcangeli connaît le refrain, classique lors d'une campagne des municipales.
Il a dû lui-même l'entonner, à plusieurs reprises, lorsqu'il était dans l'opposition. 
 

8 candidats en lice

Ses adversaires le martèlent à leur tour.
Le bilan est mauvais, et le maire actuel n'a pas de vision pour la ville. 

 


Alors ce dernier a décidé de frapper fort. 
Et il a dégainé un programme ambitieux. 
Une vingtaine de projets, et 204 millions d'euros de budget pour la prochaine mandature, s'il est réélu. 
 

J'entends beaucoup de critiques, peu de propositions. La crédibilité est de notre côté. - Laurent Marcangeli


Il espère avec ce programme séduire les Ajacciens, qui se plaignent de manière récurrente des problèmes de circulation, de stationnement, de la flambée des prix de l'immobilier... Mais aussi, ça a été le fil rouge de ces deux dernières années, de la désertification du centre-ville au profit des énormes centres commerciaux qui ont poussé à la lisière d'Ajaccio...

 
 

Mais il y a un problème :
L'argent. 
Les finances de la ville ne sont pas vraiment dans le vert. 
Ajaccio affiche une dette de 72 millions d'euros...
 

Une opposition morcelée

Face à lui, sept candidats, bien décidés à le rappeler aux Ajacciens.
Et à convaincre les électrices et les électeurs qu'il est temps de changer de politique. 
Le premier, c'est François Filoni. 
Qui, durant des années, a été l'adjoint de Laurent Marcangeli. 

 


Mais qui, en septembre dernier, a pris ses distances de manière visible avec son ancien allié. 
En démissionnant de ses fonctions.
Pour mener sa propre liste, Ajaccio change de visage
 

Je trouve qu'Ajaccio est à bout de souffle. La ville régresse, il y a toute cette bétonnisation... - François Filoni


Parmi les prétendants, plusieurs listes nationalistes, ou teintées d'une forte couleur nationaliste. 
La première, c'est celle de Jean-André Miniconi.

 


L'ancien président de la chambre de commerce de Corse-du-Sud est sans étiquette, mais il est soutenu par Femu, un allié de poids dans les urnes depuis les dernières victoires électorales, aux municipales, aux territoriales et aux législatives. 
 

Nous sommes sur un chemin de paix et de concorde, qui correspond totalement à l'ADN de Femu - Jean André Miniconi


Pour le chef d'entreprise, la principale cible des attaques, sans surprise, c'est le maire sortant. 
Un maire qui, selon lui, prône un développement à destination des spéculateurs et des affairistes, et non des Ajacciennes et des Ajacciens. Grâce à "un PLU de promoteur".

Reste maintenant à convaincre les électeurs qui se rendront aux urnes, le 15 mars, que l'attelage disparate qui compose la liste Aiacciu pè tutti résistera au temps. 

 

 

On veut arriver en tête, pas des listes nationalistes, mais en tête tout court ! - Jean François Casalta


Les autres listes nationalistes sont menées par Jean-François Casalta et Jean-Marc Lanfranchi

La répartition des forces, de ce côté de l'échiquier politique, est la même qu'à Bastia. 
Une liste aux couleurs de Femu a corsica, une autre, Pà Aiacciu, qui repose sur l'alliance Corsica Libera - PNC, et une troisième, Aiacciu in Cori, qui s'est mise en marche sous l'étiquette Core in Fronte.

 
 

L'union des nationalistes, ici comme ailleurs, semble compromise

Pour autant, pour viser la mairie, il faudra parvenir à se mettre d'accord. 
Et si Jean-François Casalta, de son côté, milite pour un rapprochement, fidèle en cela à la position de Corsica Libera et du PNC partout en Corse, Jean-Marc Lanfranchi, de son côté, a balayé l'idée d'une alliance. 

Fidèle en cela à la position de Core in Fronte partout en Corse. 
 

Notre présence aux municipales à Ajaccio, après les territoriales, est apparue comme une évidence  - Jean Marc Lanfranchi

 
 

Combien pèse la gauche à Ajaccio ?

La gauche, de son côté, tente encore de faire entendre sa voix à Ajaccio, à travers la liste d'Etienne Bastelica
Dont le nom annonce la couleur politique : Una cità ghjusta.
 

La gauche n'est pas à terre. Notre appel n'a pas été entendu par tout le monde, mais nous sommes là, debout - Etienne Bastelica


Il peut compter sur le soutien de quelques visages incontournables de ce courant politique à Ajaccio, tels que Paul-Antoine Luciani et François Casasoprana, mais nombre d'autres militants "historiques" se font discrets...

Cette élection municipale sera l'occasion d'un état des lieux de la gauche ajaccienne, au pouvoir il y a six ans à peine, et aujourd'hui en difficulté, comme dans de nombreuses autres communes de Corse. 

  

Les listes "citoyennes"

Restent les listes des sans étiquette, des travailleurs, des oubliés, comme ils aiment à se décrire. 
Menées par les apôtres du "dégagisme".
Elles essaiment à travers la France, symbole d'un rejet pour les élites et le système politique. 

 

A Ajaccio, deux ont leur nom sur les panneaux électoraux. 
La première, c'est Ajaccio Ras-Le-Bol, dont le nom ne laisse guère de doute. 
Elle est menée par un vieux briscard des campagnes municipales, Michel Ciccada.
 

Le 15 mars prochain, de la Lune, vous verrez la muraille de Chine, et le bulletin Ras-le-bol. Vous pouvez me croire - Michel Ciccada


La tête de liste le martèle, la misère est de plus en plus présente à Ajaccio, la mort des petits commerces guette la ville, et cela ne peut plus durer. 
Alors il a travaillé, avec son équipe, pour proposer des solutions qu'il offrira au vainqueur au soir du 22 mars. 

 



La dernière entrée en lice, Patricia Curcio, est également la seule femme à affronter le verdict des urnes à Ajaccio. 
Celle qui a longtemps milité pour La France Insoumise le promet, sa liste n'appartient à personne, si ce n'est aux citoyens. 
Et la plupart des colistiers, s'ils ont une sensibilité de gauche, ne sont pas encartés. 
 

Ce sont des gens qui vivent au quotidien les problèmes que ne connaissent pas forcément les candidats des autres listes - Patricia Curcio


On retrouve dans son programme quelques propositions soutenues par les gilets jaunes, telles que le RIC, le référendum d'initiative citoyenne.
Pour que, au niveau local, des gens autres que "la bourgeoisie ajaccienne" puissent faire entendre leur voix.

 


 

Les candidats à la mairie d'Ajaccio se donneront rendez-vous, le mercredi 4 mars, sur le plateau de Viastella à partir de 21h05 pour le grand débat du premier tour.

 

Le premier tour des municipales 2020 aura lieu le 15 mars prochain.
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